Qu'ils soient croyants ou non, la Toussaint touche encore les Français, qui continuent d'aller fleurir la tombe de leurs proches à cette date. Les cimetières sont donc encore des lieux de recueillement mais également de curiosité. Petit tour des tombes célèbres ou insolites de notre région...
Gabriel Lespinasse de Saulne
Ce marin militaire français est né le 11 juillet 1848 à Toulouse. Commandant de vaisseau, Gabriel Lespinasse de Saulne a reçu la mission honorifique de transporter de porter au peuple américain la statue de la Liberté (en pièces détachées bien sûr) entre Rouen et New York à bord de l'Isère. A l'exception d'une tempête que l'équipage a dû essuyer, la grande dame de fer, cadeau de la France aux Etats-Unis, en signe d'amitié entre les deux nations, pour célébrer le centenaire de la Déclaration d'indépendance américaine, est arrivée à bon port.
Sa carrière terminée, Gabriel Lespinasse de Saulne a été élu le 19 mai 1912 maire du petit village de Caragoudes en Haute-Garonne. Il repose au cimetière de Sayrac (Haute-Garonne).
Jean Jaurès
Le plus célèbre des Tarnais n'est pas enterré dans son département. Ou plus exactement, il n'est plus enterré dans le Tarn. Assassiné le 31 juillet 1914 à Paris, Jeau Jaurès est rapatrié à Albi le lendemain puis inhumé au cimetière des Planques. Mais en novembre 1924, sa dépouille est transférée au Panthéon. C'est donc devant un cénotaphe (soit un monument funéraire qui ne contient pas de corps) que les admirateurs du député peuvent se recueillir désormais à Albi.
Bill Coleman
Musicien américain de jazz Swing, Bill Coleman est né le 4 août 1904 à Paris (Kentucky, États-Unis) et décédé le 24 août 1981 à Toulouse. Il s'est illustré à la trompette, au bugle, au chant et à la composition.
Avant les années 1930, il est l’un des acteurs de la grande période du Savoy de Harlem, aux côtés notamment de Benny Carter, Coleman Hawkins et Charlie Johnson.
En 1933 à Paris (France), il joue dans différentes formations avant de rencontrer, en 1935, Django Reinhardt et Stéphane Grappelli avec le Quintette du Hot Club de France. Dans les années 40, il fait du Gers sa terre d'adoption et s'installe à Cadeillan en 1947. Il participe même à la création du festival Jazz in Marciac en 1977 dont il deviendra par la suite président d'honneur. Les curieux peuvent voir sa tombe à Cadeillan, où il repose depuis 1981.
Les petites filles modèles
Camille et Madeleine n'ont pas existé seulement dans l'imagination de la comtesse de Ségur. La grande dame de la littérature enfantine s'est inspirée de ses propres petites filles pour écrire Les petites filles modèles et Les malheurs de Sophie. Camille est née en 1848 à Rome et Madeleine à Toulouse un an plus tard. Elles vivent pendant un temps au château d'Ayguevives en Haute-Garonne puis à Verfeil, où leur père, diplomate en disgrâce, se fait construire un château. Après son mariage (malheureux) avec son cousin Léon, Camille revient à Verfeil, où elle meurt à 35 ans. C'est là qu'elle est enterrée, aux côtés de sa soeur Madeleine, laquelle ne s'est jamais mariée et est morte dans un couvent toulousain à l'âge de 80 ans.
Jacques Dufilho
Le comédien français, né le 19 février 1914 à Bègles en Gironde, avait choisi le Gers comme terre d'élection à la fin de sa vie. Celui qui se qualifiait comme un "comédien-paysan" s'est distingué au théâtre mais aussi au cinéma. En 1978, il reçoit le césar du meilleur acteur dans un second rôle pour sa bouleversante interprétation dans le Crabe-tambour de Pierre Schoendoerffer. L'académie lui en attribue un second trois ans plus tard pour son rôle du père de Patrick Dewaere dans un mauvais fils de Claude Sautet. Jacques Dufilho est mort à 91 ans, le 28 août 2005, à Lectoure dans le Gers. Il est enterré au cimetière de Ponsampère.
Roger Couderc
Le journaliste sportif, spécialiste du rugby à XV, était natif du Lot mais c'est dans le Gers qu'il a souhaité être inhumé. Celui qui a contribué à la popularité du rugby en France repose à Mauvezin dans le Gers, le village natal de son épouse Noune Gilard. "La tête près du clocher, pour entendre s'égréner les heures de la vie des autres, et les pieds tournés vers les poteaux de rugby du stade tout proche afin de ne pas rater une transformation", avait expliqué celui que les joueurs de l'équipe de France de rugby surnommaient le "seizième homme du XV de France".