La vieillesse est un naufrage. La sentence de Chateaubriand est encore plus cruelle quand il s'agit d'une ancienne gloire des arènes. La semaine dernière, Rafael de Paula, 74 ans, a passé une nuit au poste après avoir agressé un avocat et insulté des policiers.
Tout se passe comme si l'homme Rafael Soto Moreno avait le plus grand mal à survivre tranquillement à Rafael de Paula, le torero. Commencée en 1960 et s'étalant sur trois décennies, la carrière de Rafael de Paula, torero invariablement qualifié de "génial", fantasque" ou "inspiré" se caractérise par son inconstance, les broncas retentissantes succédant aux purs chefs d'œuvre. En 1974, sa faena aux arènes de Vista Alegre (Madrid) a inspiré à José Bergamín un des textes majeurs de la prose taurine, "La música callada del toreo".
Revendiquant avec insistance son appartenance à la communauté gitane, Rafael de Paula s'est souvent fait remarquer par des déclarations fracassantes et des actes délictueux, le plus souvent liés à son honneur bafoué. En 1985, il avait été condamné à une peine de prison pour avoir commandité une agression à l'arme blanche contre un ancien footballeur soupçonné d'entretenir une "relation amoureuse" avec son épouse.
Jeudi dernier, il a été arrêté par la police de Jerez de la Frontera (Andalousie) après avoir agressé son propre avocat. Armé d'une houe de grande taille, il l'a menacé de mort. Il a ensuite insulté les policiers appelés en renfort, brandissant vers eux la canne qui l'aide à marcher.
Après une nuit passée au cachot, Rafael de Paula a été remis en liberté mais reste inculpé.
Il sera jugé le 14 novembre prochain et pourrait bien payer chèrement ses actes de délinquance.
Lire dans "La Querencia" le récit détaillé des dernières mésaventures de Rafael de Paula. Et ses déclarations fracassantes…