Ces jours-ci, n'importe quelle histoire où il est question d'étable, de bovin, de fête et d'espoir fait immanquablement penser à Noël.
Il n'est pourtant pas question de religion dans celle-ci.
Nous sommes dans le sud du département du Gers, bien loin de la Palestine. S'il faisait beau, on verrait la barre des Pyrénées. Mais il fait gris ce dimanche, il pleut même un peu. Dans le village d'à côté, il y eut, voici quelques années, une belle équipe de basket féminin. Les demoiselles de Mirande, on les appelait.
Mais aujourd'hui, pas la moindre demoiselle. Juste une équipe de gaillards avec le physique et la technique des rugbymen. Leur solidarité aussi. Certains, d'ailleurs, enfileront le maillot de leur club après la douche et un solide déjeuner : il y a match cette après-midi.
Nous sommes chez Jean-Louis Darré, éleveur de bétail brave. Aujourd'hui, son fiston et les copains de son fiston sont venus donner un coup de main pour marquer au fer rouge les veaux et les vaches de l'année. On découpe leurs oreilles selon le dessin de la maison, on grave sur leur peau le F de France, le 4 de 2014, le matricule de chaque individu et une des deux marques qu'exploite Jean-Louis : Camino de Santiago ou l'Astarac.
Les aficionados venus de tout le Sud-Ouest regardent tout ça de haut. Ils mangent les chataignes grillées et boivent le café ou le vin chaud. Ça sent le foin mouillée et la peau brulée. On a froid aux pieds. On prend des paris sur ce que deviendront ces bêtes dans 4 ans. Cette 95 qui s'est débattue avec tant de hargne, quel genre de toros mettra-t-elle au monde ? Cette histoire a une fin, mais laquelle? Il faudra attendre quelques années pour la connaitre…