Le XV de France a largement battu l'Italie 29 à 0, en inscrivant deux essais, dont celui du toulousain Yoann Maestri, dimanche à Rome dans le cadre de la 4e journée du Tournoi des six nations. Les Bleus n'avaient plus gagné dans la capitale italienne depuis 2009.
Le XV de France a repris quelques couleurs en s'adjugeant un net succès en Italie (29-0) dont l'ampleur masque toutefois encore nombre d'imprécisions et d'hésitations dans son jeu, dimanche en clôture de la 4e journée du Tournoi.
Flottait une odeur de scénario catastrophe au Stadio Olimpico dimanche après-midi et force est de reconnaître que dans un contexte houleux et en retroussant les manches, le XV de France s'en est finalement bien tiré.
Deux semaines après avoir été taxés de "starlettes" par un manager Philippe Saint-André ulcéré par les mauvais résultats, les Bleus ont donc fourni une première réaction. En attendant mieux.
Les regards seront désormais braqués vers Twickenham où ils seront attendus samedi prochain le couteau entre les dents par des Anglais encore en position de remporter le Tournoi. La pression risque donc de monter encore d'un cran ces prochains jours et ce succès était "un passage obligé", comme le soulignait le capitaine Thierry Dusautoir avant le match.
L'opposition du XV de la Rose sera en tout cas toute autre que celle proposée par des Italiens bien décevants, incapables d'instiller efficacement le doute à des Français dont ils s'étaient déjà offert le scalp en 2011 (22-21) et 2013 (23-18) dans la Ville éternelle.
Au moins ces fantômes-là se seront dissipés et l'on cessera de rebattre les oreilles des Bleus avec une éventuelle malédiction romaine. Surtout, après avoir déjà battu l'équipe de Jacques Brunel en 2014 au Stade de France (30-10), les partenaires de Thierry Dusautoir ont consolidé leurs repères
et accumulé de la confiance avant de retrouver ces mêmes Italiens le 19 septembre à Twickenham en ouverture du Mondial. Un match qui sera déjà décisif pour la qualification pour les quarts de finale.
Les Azzurri peinent en tout cas à enchaîner les succès, une semaine après avoir renversé l'Ecosse (22-19) à Murrayfield, une victoire qu'ils espéraient fondatrice pour ces prochains mois. A la place, ils sont apparus indisciplinés, peu inspirés en attaque et dépassés sur leur point fort, la conquête. Leur seule vaillance défensive ne pouvait donc suffire.
Ils pourront aussi regretter de ne pas avoir pris la main tout à fait sur une première période dont on se demande comment elle a pu leur échapper.
Lopez éteint et blessé
Les Bleus ont en effet viré en tête 9 à 0 grâce à deux pénalités de Camille Lopez et une autre de Scott Spedding, le second ayant été aussi excellent que le premier bien fébrile.
Le XV de France ne devait alors son salut qu'à l'indigence extrême de son adversaire, incapable de capitaliser sur une écrasante domination tant dans la possession de balle que dans l'occupation. Pénalisés quatre fois dans les 15 premières minutes, les Bleus s'en tiraient pourtant sans dommage, avec des ratés au pied de Tommaso Allan, sorti sur blessure prématurément, et de son remplaçant à l'ouverture Luciano Orquera.
Mais la tournure débridée et le contenu médiocre de la partie fleurait aussi le chaos et c'est sans grandes certitudes que les Bleus ont attaqué la seconde période. La rentrée de Jules Plisson à la place de Camille Lopez, touché à une jambe, donnait cependant un intéressant coup de fouet à l'attaque française.
Les Bleus ont alors proposé un bien meilleur visage et ont logiquement été récompensés d'un essai par deuxième ligne du Stade toulousain Yoann Maestri (46e), le premier sous le maillot des Bleus, à la suite d'une magnifique relance de Scott Spedding (19-0).
Dans le sillage d'une mêlée fermée très conquérante, les Français ont alors pris tout à fait le contrôle, ne laissant guère d'espoirs de retour à leurs adversaires. Mais l'on retiendra aussi le déchet technique dans le jeu courant dont le XV de France n'arrive décidément pas à se débarrasser. Sans cela, ils auraient pu gonfler davantage le score et ne pas attendre la 80e minute et une charge de Mathieu Bastareaud pour aplatir une deuxième fois dans l'en-but italien.
Et c'est en voyant s'étreindre les Français que l'on mesurait aussi l'immense soulagement d'avoir raflé un match à haut risque.