Les électeurs retournent aux urnes ce dimanche pour le second tour des élections départementales. La gauche pourrait abandonner de 20 à 40 départements à la droite notamment les Pyrénées-Orientales. Le Front national, lui, espère en gagner un ou deux, dont le Gard.
Plus de 40 millions d'électeurs sont convoqués aux urnes. Les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures et le resteront jusque 18 heures, voire 20 heures à Montpellier.
Au total, au niveau national ,149 cantons ayant été pourvus dès dimanche dernier, le scrutin n'en concerne plus que 1.905 sur 2.054.
La droite aligne 1.602 binômes (homme/femme), la gauche 1.334 et le Front national 1.107. Ces binômes s'affronteront dans 1.614 duels et 278 triangulaires.
Après un premier tour marqué par une abstention importante (49,83%), quoiqu'un peu plus faible qu'attendu, la gauche table sur un sursaut de ses électeurs pour éviter une débâcle, à savoir la perte de plus de la moitié des 61 départements qu'elle administre.
Dimanche dernier, l'alliance UMP-UDI a "fait le trou", totalisant 28,7% des suffrages contre 21,5% aux binômes comptant au moins un socialiste.
Non seulement quelque 520 binômes du PS ou soutenus par lui ont été éliminés au premier tour - souvent en raison des divisions de la gauche - mais la droite a viré en tête dans le plus grand nombre de cantons, prenant une option sur la victoire finale.
Après la vague bleue des municipales, la droite ambitionne notamment de conquérir les Bouches-du-Rhône, détenues par le PS depuis plusieurs décennies, ou encore les Pyrénées-Orientales.
De son côté, avec 25,2% des voix, le FN ne pouvait certes pas clamer qu'il était le "premier parti de France" mais sa progression de dix points par rapport aux cantonales de 2011 lui a permis de virer en tête dans 43 départements et de confirmer son enracinement sur tout le territoire.
Le FN, qui compte déjà huit élus, peut en espérer plusieurs dizaines d'autres, notamment avec le jeu de triangulaires. Là où elle était devancée par la gauche, l'UMP s'est en effet maintenue dans l'écrasante majorité des cas en vertu de son "ni-ni" (ni FN, ni PS) en dépit de l'indignation de Manuel Valls, accusant Nicolas Sarkozy de "courir derrière le FN" dans un entre-deux tours qui a viré au duel verbal à distance entre les deux hommes.
Le FN peut espérer la victoire dans le Vaucluse, terre élective de Marion Maréchal-Le Pen où le parti d'extrême droite est arrivé en tête dans 11 des 17 cantons. Les ambitions de l'extrême droite se portent également sur l'Aisne, voire le Pas-de-Calais et le Gard.
Dans ces départements notamment, il est possible que ni FN, ni droite, ni gauche n'aient de majorité absolue en sièges, rendant très ouverte l'élection du président du conseil départemental, qui aura lieu jeudi.
Les conseils départementaux gèrent un budget annuel supérieur à 70 milliards d'euros, près de trois fois plus que celui des régions, allant des aides sociales à l'entretien des routes et des collèges en passant par le développement économique.
74 duels et 19 triangulaires en Languedoc-Roussillon
Gard : 18 duels et 4 triangulaires
Le FN est présent dans les 4 triangulaires, à Alès 1, Nîmes 2, Uzès, et Le Vigan.
Désistement de la liste Union de la gauche à Saint-Gilles et de la liste SE/DVD à Rousson.
Hérault : 22 duels et 3 triangulaires
Les triangulaires ont lieu au Crès, Lattes et Pézenas ou le FN a rassemblé entre 29% et 32% des voix.
Lozère : 11 duels
Pas de triangulaire à cause du désistement de la liste Front de gauche à Florac, ni de binômes FN au second tour en Lozère.
Les duels seront donc entre gauche, droite, écologistes et sans étiquette.
Pyrénées-Orientales : 10 duels et 7 triangulaires
Pas de désistement. Il y aura 7 triangulaires qui opposeront gauche, droite et Front national. Et 10 duels.
5 opposeront l'UMP au Front national, 4 la gauche au Front national et un seul l'UMP au PS.
Aude : 13 duels et 5 triangulaires
Les triangulaires auront lieu entre gauche/droite/FN , à Carcassonne 1, Carcassonne 2, Narbonne 2, Narbonne 3 et Quillan.