Les zadistes, expulsés le 6 mars du site du projet de barrage de Sivens (Tarn) organisent ce week-end une rencontre à une vingtaine de kilomètres de là. Plus de 200 gendarmes sont mobilisés pour empêcher toute réoccupation de la zone.
De 50 à 150 personnes, selon les gendarmes ou les écologistes, pourraient passer au cours du week-end sur une propriété privée proche de Graulhet où les zadistes ont trouvé asile pour ce "Printemps 2 Sivens", consacré à des échanges sur le bilan et les perspectives de leur lutte.
Le six mars, les 40 opposants les plus résolus à tout barrage à Sivens ont été expulsés du site qu'ils occupaient depuis 18 mois, le jour même où le Conseil Général du Tarn adoptait le principe d'une retenue d'eau de taille réduite, sur le même site. C'est là que le jeune militant écologiste Rémi Fraisse avait été tué il y a six mois, le 26 octobre, par l'explosion d'une grenade offensive de la gendarmerie.
Les forces de l'ordre ne craignent pas de mobilisation de masse ce week-end, d'autant que le collectif des zadistes "Tant qu'il y aura des Bouilles (des zones humides)" appelait jeudi à ne pas communiquer le lieu de ces rencontres à grande échelle insistant sur leur côté "familial et résolument convivial".
220 gendarmes, dont 170 gendarmes mobiles, seraient toutefois engagés ce week-end dans le département principalement à Sivens pour "interdire
toute pénétration et toute installation sur ce site", a expliqué le lieutenant-colonel Sylvain Renier commandant du groupement de gendarmerie du Tarn.
Des effectifs assureront par ailleurs "la sécurisation des allers et venues aux alentours de la rencontre organisée près de Graulhet" pour éviter tout incident entre pro et anti-barrage.
La tension était à son comble au début du mois de mars entre les zadistes et les agriculteurs de la FNSEA qui menaçaient d'expulser eux-mêmes les occupants si la gendarmerie ne le faisait pas. Plusieurs heurts se sont produits dans les jours précédents l'évacuation du site.
Les agriculteurs, souvent accusés par les zadistes de constituer des "milices fascistes", affichent depuis leur volonté d'apaisement.
"On s'en remet aux forces de l'ordre, on est vigilants, attentifs mais il n'est pas prévu qu'on sorte ce week-end", expliquait vendredi le président des Jeunes agriculteurs du département, Roland Le Grand à l'AFP.
Cette journée de samedi sera consacrée à des débats et des activités pratiques. Le programme mentionne, pour la journée du dimanche 26 avril, des échanges sur l'organisation des chantiers à venir (remise en état de la zone humide du Testet, "ponts" avec d'autres luttes territoriales dans le Tarn).
Voir ici le reportage de Sarah Nabli et Kelly Pujar de France 3 Midi-Pyrénées :