Sebastien Castella fera tout à l'heure le dernier de ses trois paseíllos de la Feria de San Isidro 2015. Pour la première fois de sa carrière, il s'attaque aux toros d'Adolfo Martín. C'est un défi majeur pour le torero français qui vit incontestablement en 2015 sa meilleure saison.
Sebastien Castella a coupé une, puis deux oreilles lors de ses précédents engagements dans des corridas dites "pour vedettes" (El Torero et Alcurrucén). Mais ce soir, pour la première fois de sa carrière, il s'attaque aux toros d'Adolfo Martín, réputés les plus difficiles du moment. Ce geste, d'autres toreros de premier plan l'ont fait avant lui, et notamment son modèle, José Tomás, et l'un de ses principaux concurrents, Miguel Ángel Perera.
A l'heure du sorteo à Las Ventas, l'afición locale examine les statistiques : elles font de Castella le torero numéro un à Madrid au vingt-et-unième siècle. Tout simplement.
Il faut mettre à part José Tomás. Lui a très peu toréé à Madrid depuis 2000. Mais le record qu'il a établi au cours du mois de juin 2008 n'est pas près de tomber. Deux contrats, quatre toros, sept oreilles: imbattable!
Mais le palmarès chiffré de Sébastien témoigne de la relation idyllique du torero français avec la première arène du monde.
Au total, et avant la corrida de tout à l'heure, Sébastien a coupé 18 oreilles à Madrid dont 11 lors des ferias de San Isidro. Le deuxième de ce classement, Miguel Ángel Perera a toréé une corrida de plus (celle d'hier) et a coupé 13 oreilles. Iván Fandiño, le troisième, en est à 12.
Perera et Castella sont tous les deux sortis 4 fois de Las Ventas par la Grande Porte.
Quant au ganadero, Adolfo Martín, il aura fait combattre depuis le début du siècle 42 de ses redoutables toros gris à Madrid. Les amateurs de sensations fortes chérissent ses animaux qui mettent à l'épreuve les plus aguerris des toreros. Quand José Tomás, en juin 2001, avait accepté le défi de les toréer à Madrid il avait connu la pire après midi de sa vie. Incapable de mettre à mort son second Adolfo, il l'avait vu rentrer vivant au toril.
Fin connaisseur de l'histoire taurine, Sébastien Castella connaît cet épisode par cœur. Mais il sait surtout que le seul torero de ce siècle qui a coupé deux oreilles à un Adolfo, c'est Perera. C'était la saison dernière. Nul doute qu'à 19 heures ce soir, Sébastien se lancera dans le paseo avec l'idée de faire aussi bien, ou mieux.
Pour que l'idylle madrilène continue…
