Après la demande du parquet de renvoyer le frère de Mohamed Merah aux assises, Le Parisien révèle ce mardi que le dossier renferme des documents prouvant qu'Abdelkader Merah constituait une "cellule jihadiste dormante". Son arrestation en 2012 a mis fin à ces projets, que réfute l'intéressé.
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S'il n'avait pas été interpellé en mars 2012 au moment où le RAID lançait l'assaut contre le domicile de son frère Mohamed, Abdelkader Merah serait-il lui-même passé à l'action ? C'est
ce que révèle ce mardi Le Parisien-Aujourd'hui en France (lien payant), qui a eu accès au réquisitoire du parquet antiterroriste demandant
le renvoi aux assises spéciales du frère aîné du tueur au scooter.
Selon ce réquisitoire, des éléments versés au dossier attestent qu'
Abdelkader Merah était en position de "cellule jihadiste dormante", une cellule qui aurait pu être "activée" à tout moment.
Des fichiers effacés sur des appareils électroniques
Ces éléments, selon
Le Parisien-Aujourd'hui en France, sont des fichiers d'un Ipod et d'un lecteur multimédia saisis au domicile d'Abdelkader Merah lors de son interpellation en 2012 à Auterive, au sud de Toulouse.
Ces fichiers avaient été effacés avant l'arrivée de la police mais ont été reconstitués par les experts informatiques de la police scientifique et technique : il s'agit de notes
"prodigant des conseils pour déjouer la surveillance des autorités : diversifier ses moyens de transports, changer ses itinéraires, s'intégrer dans la communauté, etc", rapportent nos confrères. Dans l'un des appareils, les enquêteurs ont aussi retrouvé 17 fichiers intitulés "comportement" avec d'autres consignes de dissimulation, en langue arabe :
"posséder plusieurs téléphones, diversifier son approvisionnement en armes et les mettre en lieu sûr, etc".
Abdelkader Merah nie tout projet terroriste
Ces éléments, pour le parquet, sont des charges contre Abdelkader Merah et tendraient à prouver qu'il était lui-même un membre d'une cellule dormante et pas seulement le complice de son frère.
Une théorie qu'Abdelkader Merah a réfutée devant les juges d'instruction : il indique qu'il s'agit de notes concernant des méthodes d'espionnage et pas de terrorisme et explique que les enquêteurs ont volontairement délaissé des passages moins sulfureux des documents.
Une cellule prête à passer à l'action selon le parquet
Mais pour le parquet, cela prouve au contraire qu'il était
membre d'une cellule jihadiste prête à passer à l'action et que seule son interpellation en mars 2012 a pû empêcher de nouveaux actes terroristes perpétrès par un membre de la famille Merah. Ce sujet sera sans aucun doute l'un des points les plus discutés lors du prochain procès.