Après plus d'un an d'enquête préliminaire, le parquet national financier a de confié l'instruction de l'affaire "AWF" à deux juges d'instruction. L'affaire porte sur des soupçons de favoritisme au Conseil régional de Midi-Pyrénées et au ministère de la Défense, au profit de proches de Kader Arif.
Le parquet national financier (PNF) de Paris a ouvert le 25 novembre dernier une information judiciaire contre X dans le cadre de l'affaire "AWF" et confié le dossier à deux juges d'instructions, a indiqué le porte-parole du PNF à France 3 Midi-Pyrénées.Une enquête très large
L'information judiciaire est ouverte des chefs de favoritisme, prise illégale d'intérêts par une personne dépositaire de l'autorité publique, abus de bien social, blanchiment notamment de fraude fiscale, banqueroute, gestion de société par une personne condamnée judiciairement, faux et usage de faux ainsi que pour complicité de recel de toutes ces infractions.Des soupçons de favoritisme
L'affaire avait démarré en septembre 2014 quand le groupe d'opposition au Conseil régional avait transmis un signalement au procureur de la République à Toulouse puis expliquer à la presse ses interrogations sur des contrats passés par la Région avec AWF Music, une société appartenant au frère de Kader Arif, alors secrétaire d'Etat aux anciens combattants.Des soupçons de favoritisme qui ont conduit le parquet de Toulouse à ouvrir une enquête préliminaire, transmise dans la foulée au parquet national financier, qui a compétence en matière d'affaires "politico-financières".
Martin Malvy s'était insurgé
Dès la révélation de l'affaire par le Canard Enchaîné, Martin Malvy, le président PS de la région, avait rejeté toute accusation de favoritisme. Kader Arif avait alors indiqué ne pas être concerné, car il n'était pas élu à la Région. Soutenu dans un premier temps par le premier ministre Manuel Valls, il avait ensuite été "lâché" après des révélations indiquant qu'il avait aussi fait travailler cette société pour le ministère de la Défense, notamment concernant des cours de "média training" et avait été contraint à la démission du gouvernement.Plus d'un an d'enquête préliminaire
La révélation de l'ouverture de cette information judiciaire intervient quelques jours seulement après les élections régionales. L'enquête préliminaire aura duré plus d'un an, un délai "raisonnable" explique une source judiciaire proche du dossier, en raison des "très nombreuses pièces saisies lors des perquisitions" et du nombre d'actes importants produits durant l'enquête.Cette ouverture d'information judiciaire va permettre de placer des personnes en garde à vue et de prononcer éventuellement des mises en examen.