La commission du développement durable du Sénat a adopté une proposition de loi du RDSE (à majorité radicaux de gauche) prévoyant la création de "zones d'exclusion pour le loup" où la "destruction" de l'animal sera autorisée, a-t-on appris de source parlementaire.
Le texte du sénateur RDSE de Lozère Alain Bertrand prévoit que ces zones regrouperont "les communes dans lesquelles les activités pastorales sont gravement perturbées par les attaques de loups qui causent des dommages importants".
Tout en assurant que ces zones "ne devront pas menacer la présence du loup" en France, "la destruction" de ces prédateurs y sera autorisée "indépendamment des tirs de prélèvement autorisés", précise la proposition de loi (PPL) qui ne comporte qu'un seul article.
Le texte a été adopté de justesse en commission, par 8 voix contre 7. Les radicaux et l'UMP ont voté pour, les centristes (UDI-UC) se sont abstenus, les socialistes, communistes et écologistes ont voté contre.
Les socialistes ont jugé le "timing" de ce texte pas opportun au moment où un "plan loup" est en cours de négociation et devrait être validé le 5 février. Ce futur plan 2013-2017 vise à garantir la protection du loup, espèce protégée, tout en limitant les impacts sur l'élevage.
La commission a adopté un amendement changeant l'intitulé des zones qui ne sont plus "d'exclusion du loup" mais "de protection renforcée contre le loup".
Le texte sera examiné en séance mercredi. Le résultat du vote est incertain car les socialistes auront la liberté de vote et la pression en faveur du texte d'élus de montagne tous groupes confondus est notable. Le gouvernement est opposé à ce texte, a-t-on indiqué de source parlementaire.
Les organisations agricoles assurent qu'en 2012 le loup "aura tué 5.000 brebis et coûté plus de 10 millions d'euros aux contribuables", tandis que de leur côté, les associations de défense du loup plaident pour une meilleure organisation de défense des troupeaux menacés avec des clôtures et des chiens plutôt que par l'abattage de l'animal.