Brandissant la photo de son petit-fils né après la mort d'Abel, tué à Montauban le 15 mars 2012, le père du soldat a témoigné ce mercredi matin devant la Cour d'assises spéciale à Paris.
"Les Merah ont tué mon fils mais ils n'ont pas tué l'amour et nous nous avons choisi l'amour" a déclaré Albert Chennouf-Meyer, le père d'Abel, parachutiste tué à Montauban en mars 2012, en brandissant la photo de son petit-fils, né quelques semaines après la mort de son père.Une intervention lors de la journée des familles et des victimes au procès devant la Cour d'assises spéciales de Paris qui juge depuis 4 semaines les complices présumés de Mohamed Merah.
Après avoir raconté comment la famille avait vécu cette terrible journée du 15 mars 2012, il a fait un long plaidoyer pour critiquer les failles des services de renseignement et les atermoiements de l'Etat français dans ce dossier.
Il a rappelé avoir promis sur la dépouille de son fils qu'il se battrait pour savoir qui avait fait cela.
"J’en veux aux politiques, a-t-il détaillé. Ce pouvoir est complice de ce qui se passe en France par sa légèreté notamment. L’affaire Merah, c’est la mère de tous les attentats en France. Il y a eu trop de laisser-aller."
Il a aussi vivement critiqué à nouveau Bernard Squarcini, l'ancien patron du renseignement intérieur, venu témoigner au procès : "Squarcini, il vendrait du sable dans le désert. Il est aussi crédible que si l’académie française organisait un débat entre Ribéry et Nabilla". Soulevant alors quelques sourires dans la salle d'audience, où règne un silence lugubre pendant les témoignages des familles, notamment après celui de Samuel Sandler qui a perdu son fils et deux petits-fils.
"Je respecterai le verdict, mais je n’attend rien, ni repentir, ni rien", a terminé Albert Chennouf-Meyer. Le Gardois est ensuite allé s'assoir dans la salle, aux côtés de sa famille. "Les Merah ont tué mon fils mais ils n’ont pas tué l’amour. Nous on a choisi l’amour. J’espère seulement qu’il n’y aura pas d’autres enfants tués"