Le père et grand-père de trois des victimes de l'école juive de Toulouse a témoigné ce mercredi au procès Merah. Pour lui, Abdelkader Merah est le "maître à penser et maître à tuer" de son frère Mohamed.
Samuel Sandler est un père et grand-père triste et en colère, mais toujours digne. Ce mercredi, pour la journée de témoignages des victimes et familles de victimes au procès Merah, il a témoigné à la barre refusant comme toujours de citer le nom de "l'assassin" : "Cela lui donnerait une certaine étincelle d'humanité".
A la barre, le père de Jonathan Sandler et grand-père d'Arié et Gabriel, tués le 19 mars 2012 à l'école Ozar Hatorah de Toulouse, n'a pas regardé le "frère de l'assassin", Abdelkader Merah. Mais il l'a qualifié de "petit Eichmann de quartier", en référence à Adolf Eichmann, idéologue du IIIème Reich.
Pour lui, le principal accusé, Abdelkader Merah est "le maître à penser, le maître à tuer" de Mohamed Merah.
Samuel Sandler, qui a assisté à quasiment toutes les audiences depuis un mois, a voulu également marquer sa "reconnaissance envers la justice".
Il a aussi rappelé cette histoire quand il était enfant : il jouait avec un soldat de plomb dont on lui disait de prendre soin car il avait appartenu à son petit cousin Jeannot. Jeannot arrêté par la police avec sa famille en mars 1943, transféré à Drancy et déporté. "Qu'a-t-il alors ressenti ?" se demandait l'enfant Samuel Sandler. "Et je me consolais en me disant qu'en France plus jamais on ne tuerait des petits français parce qu'ils sont juifs", a-t-il raconté à la barre.
Malraux a dit que, pour la première fois, durant la seconde guerre mondiale, l'homme a donné des leçons à l'enfer. Malraux s'est trompé. Le 19 mars 2012, c'était pire que l'enfer. (Samuel Sandler)
"Les nazis cachaient leurs crimes. L’assassin, lui, était fier, a continué Samuel Sandler. Il a filmé, il a fait un montage. Un véritable enfer. Comment peut-on exécuter un enfant qui a sa tétine dans la bouche ?"