D’après une étude de Santé Publique France, l’Occitanie est la région de France où l’on boit le plus ! En 1978 déjà, la région était en tête du classement et première productrice de vin. A l'époque, sa consommation était largement défendue, surtout par les élus locaux.
La France est le 2ème pays consommateur de vin au monde derrière les Etats-Unis et devant l’Italie. Plus de 3,5 milliards de bouteilles y ont été consommées en 2018. Cette consommation française, en baisse depuis 30 ans, est passée de 100 litres par habitant et par an en 1975 à 40 litres aujourd’hui.Les Occitans viennent d'être désignés plus gros buveurs de France selon l’agence sanitaire Santé publique France! Et ce n'est pas la 1ère fois. En effet, en 1978 déjà, une étude nous avait placés plus grands alcooliques de France. Un reportage de nos confrères de France 2 était largement consacré au sujet :
Je préfère le vin à l’eau, l’eau j’aime bien, je la mets dans le pastis,
Le reportage commence avec cette interview, celle d’un papy attablé dans un bar. De quoi mettre dans l’ambiance !
Les politiques encouragent
Nous étions déjà les plus gros buveurs de vins en France mais aussi les plus gros producteurs, à cette époque. Le Languedoc-Roussillon produisait près de 12 millions d’hectolitres de vin par an, contre 15 millions en 2016. Et ce n’était pas pour déplaire aux politiques.
Le maire d’Agde contre l’alcootest
Comme mentionné dans le reportage de France 2 qui date de 1978, que l’on soit de gauche ou de droite, boire du vin était un geste naturel. Pierre Leroy Beaulieu, maire de la ville d’Agde entre 1971 et 1989, a été le seul député à s’opposer à l’alcootest. Il a même fait restaurer un panneau qui mentionnait que le vin était hygiénique :
C’est le premier panneau que j’ai eu l’honneur de faire rétablir lorsque j’ai été élu maire d’Agde en 1971, pour rappeler aux touristes que le vin n’était pas pêché du monde de l’alcoolisme en France, mais que c’était une boisson hygiénique.
Le maire de Servian veut éduquer le consommateur
Pour le maire de Servian, Alfred Crouzet, il faut éduquer le consommateur :
Je voudrais d’abord que l’on distingue la consommation normale de vin, de celle qui est excessive et dangereuse pour la santé. Je voudrais que l’on dénonce les abus, que l’on fasse une éducation des consommateurs.
A la fin du reportage, la journaliste interroge sur la responsabilité politique dans la consommation d’alcool, une question toujours valable aujourd’hui. A l’époque l’alcool était responsable de milliers de décès par an. Aujourd’hui encore, 41 000 personnes perdent la vie chaque année à cause de l’alcool.
Aujourd’hui, divergence de point de vue sur la consommation d’alcool
Aujourd’hui encore, les avis de nos politiciens divergent sur la consommation d’alcool. Il n’y a qu’à voir combien le défi du « mois de janvier sans alcool » a fait parler de lui. Un défi fait à la base pour alerter les français sur leur consommation d’alcool.Philippe Huppé, député LREM de la 5ème circonscription de l’Hérault affirmait que « non, janvier ne doit pas être un mois à l’eau et au pain sec !" D’autres politiques de la région avaient rejoint la même lignée que Philippe Huppé en demandant au gouvernement de ne pas soutenir l’idée du mois sans alcool.
Au final, dans cette histoire le gouvernement avait fini par prendre position et ne pas agir en faveur du mois sans alcool, pour soutenir disait-il les producteurs de vins.