Après deux jours de disette, la feria d'Algeciras s'est achevée vendredi 29 juin sur un incroyable festin. Le retour tellement attendu de José Tomás a comblé les fans. Son rival du jour, Miguel Ángel Perera, a toréé avec une grâce, un flegme et un détachement qu'on ne lui connaissait pas.
On reparlera longtemps de cette corrida du 29 juin.
Chaque retour aux arènes de José Tomás est - en soi - un événement.
Mais ce vendredi après-midi, dans la sublime lumière d'Algeciras, l'incombustible maestro a offert dès le premier toro un récital à la cape comme on en voit rarement. Véroniques de réception, "mises en suerte" pour le picador, quite : une vingtaine passes données au ralenti dans un timing impeccable : un chef-d'œuvre!
Ce premier toro, un Núnez del Cuvillo, était un partenaire idéal. Et la faena de José Tomás, sans atteindre sans doute l'intensité de celles de Nîmes en 2012, fut un délice! Le calme des appels à mi-voix, le dessin parfait des passes, leur lenteur onirique : tout s'est conjugué pour nimber ce début de corrida d'une sorte de charme dont les assistants n'étaient toujours pas sortis des heures plus tard.
Ses deux autres toros ayant moins de qualité, José Tomás est redevenu un torero "ordinaire".
En revanche, Miguel Angel Perera, comme touché par la grâce ou inspiré par son aîné, ne s'est pas "contenté" de dominer ses toros de la tête et des épaules, comme il le fait presque partout au grand dam des amateurs qui lui reprochent de faire le boulot avec beaucoup de rigueur, mais sans émotion.
Il était dominateur, il est devenu majestueux; il était audacieux, il est devenu inventif; il était froid, il devenu calme.
Ce vendredi à Algeciras, c'est comme s'il avait emprunté la baguette magique de son glorieux aîné. La lui rendra-t-il un jour?
Oui, on reparlera encore longtemps de cette corrida. En attendant, voici quelques images du capote de José Tomás au premier toro…