24 juin 1998, Lyon. La France bat le Danemark, mais le titre de champion du monde, n'est encore qu'une vague perpective pour les Bleus d'Aimé Jacquet. 24 juin 1998, Madrid. Antonio Chenel Antoñete fête son soixante-sixième anniversaire en affrontant deux toros dans les arènes de Las Ventas.
Pour son anniversaire, le maestro a mis son costume lilas et il a organisé parfaitement les choses.
Les deux toros, parfaitement choisis, sont de Las Ramblas. L'entrée est gratuite. Les gradins sont entièrement garnis. Dans la loge d'honneur, voici une des fans d'Antonio, une vieille dame au nom à rallonge, María de las Mercedes Cristina Genara Isabel Luisa Carolina Victoria de Todos los Santos, Condesa de Barcelona. C'est la maman du Roi Juan Carlos. Elle a 88 ans, elle assiste à une des dernières corridas de sa vie. Antoñete, bien sûr lui dédiera son premier combat.
À Madrid, dans ces arènes où il a passé son enfance, son beau frère en étant le concierge, Antoñete est un torero vénéré. Tous les aficionados connaissent son amour du tabac, du vin et des femmes. Pour tous les aficionados, il incarne l'essence même de la tauromachie : vérité, parcimonie, pureté.
Il a 66 ans, la mèche blanche, le regard droit et la voix enrouée.
Les hauts et les bas de sa vie et de sa carrière sont déjà dans la légende. Ses frasques nocturnes réelles ou inventées, le divorce d'avec la fille d'un banquier qui l'aurait mis sur la paille, son triomphe inespéré devant le "toro blanc" d'Osborne, sa longue escapade au Vénézuela sans donner signe de vie…
Voici un long résumé de sa corrida d'anniversaire. Les applaudissements qui accompagnent ces images n'ont pas été rajoutés…