Un agriculteur de Saint-Félix de Rieutord (Ariège) sera convoqué au tribunal à la rentrée pour avoir tué un vautour en tentant d'effarouchement un groupe de rapaces à proximité de son troupeau. Il compte plaider la légitime défense.
On parle beaucoup ces derniers temps des attaques de vautours sur les troupeaux notamment en Ariège. Et l'exaspération de certains éleveurs s'exprime parfois avec une arme.
Un éleveur de Saint-Félix de Rieutord va être jugé pour avoir abattu un vautour. Au moment des faits, il tentait d'effaroucher une bande de vautours fauves regroupée autour de son troupeau. L'agriculteur dit avoir tué le rapace de manière accidentelle, sans avoir l'intention de l'abattre, seulement de repousser ces animaux.
Le rapace était tombé près d'un cycliste qui avait donné l'alerte. L'agriculteur devait être jugé le 12 juin dernier devant le tribunal de Foix, mais d'après son avocat, Maître Dedieu, il a refusé la procédure de plaider-coupable et l'audience a été ajournée. Une nouvelle date doit être fixée, sans doute à l'automne. L'agriculteur, dont le troupeau a été depuis à nouveau attaqué par les volatiles, a décidé de plaider la légitime défense.
Le vautour fauve bénéficie d'une protection totale sur le territoire français depuis l'arrêté ministériel du 29 octobre 2009 qui a pris la suite de celui du 17 avril 1981. Il est donc interdit "de le détruire, le mutiler, le capturer ou l'enlever (...). Qu'il soit mort ou vivant, il est aussi interdit de le transporter (...)".
Les éleveurs ont dénoncé durant le printemps 2014 plusieurs attaques de vautours sur des animaux vivants, veaux ou brebis, notamment en Ariège. La semaine dernière une délégation interministérielle s'est déplacée en Ariège pour rencontrer les agriculteurs et les protecteurs de la nature : des mesures d'effarouchement et l'installation de zones de nourrissage pour ce rapace nécrophage pourraient être décidées rapidement.
Samedi 28 juin, une manifestation à l'initiative de la FDSEA et du CDJA doit se dérouler à Foix, "contre les prédateurs", vautours, ours et loups.
Début juin, un collectif d'association de protection de l'environnement avait dénoncé dans un communiqué l'utilisation du terme de "prédateur" pour le vautour, indiquant que le rapace n'est impliqué que dans 16 % des "constats établis par les agents assermentés de l’État (soit 8 cas confirmés sur 52 déclarations en 2012 - Source : ONCFS) dans la mortalité du bétail en situation de difficulté" (mise-bas difficile sans surveillance, bêtes blessées ou malades)"