50 ans après la guerre d'Algérie, le drame des Harkis n'appartient pas qu'à l'histoire, et leur cause comme celle de leurs enfants doit encore être défendue... En Ariège, la "coordination jeunesse harkis de l'Ariège et leurs amis" n'entend plus se contenter du seul devoir de mémoire.
Ils ont tout perdu et aujourd'hui, ont encore le sentiment de n'avoir aucun droit, ni ici, ni là-bas.
Les époux Mokrani sont arrivés en France en décembre 1962. A leur arrivée, ils sont parqués dans un camp de Harkis, comme des milliers des leurs.
La vie s'organise, tant bien que mal, dans un silence assourdissant, exigé par les autorités.
C'est ce silence que dénoncent aujourd'hui les enfants de ces déracinés. En Ariège, la "coordination jeunesse harkis de l'Ariège et leurs amis" se bat pour la reconnaissance du drame des Harkis.
Le seul devoir de mémoire, les commémorations, ce n'est pas suffisant. L'association interpelle les pouvoirs publics. Elle veut les inciter à faire appliquer les mesures concrètes depuis longtemps réclamées, qu'elles soient sociales ou en termes d'accès à l'emploi.
L'association participera le 16 janvier prochain à un rassemblement régional à Toulouse. Pour demander à François Hollande de tenir ses promesses de campagne à l'égard des Harkis.
Dans une lettre datée du 5 avril 2012 et adressée à la communautés, le chef de l'Etat s'était engagé à reconnaître publiquement la responsabilité des gouvernements français dans l'abandon des Harkis massacrés en Algérie, à réformer la mission interministérielle aux rapatriés et du Haut Conseil aux Rapatriés dès sa prise de fonction et à donner sa juste place à l'histoire et à la mémoire des Harkis, dans les programmes scolaires, dans les sites mémoriels et dans les centres de recherches.
Un nouveau plan d’intégration des Harkis avait été présenté en 2014. En matière de réparation, la principale mesure du plan consiste en une revalorisation de « l’allocation de reconnaissance », mise en œuvre en 2005 pour les Harkis ou leurs veuves.
Des mesures sont également prévues pour les enfants de Harkis. Ceux-ci peuvent déjà, depuis une loi de 2008, accéder aux emplois dits réservés des catégories B et C de la fonction publique.
Le plan prévoit un dispositif pour rendre ces dispositions plus effectives qu’elles ne le sont dans les administrations territoriales et hospitalières.
C'est précisément sur ces points que la "coordination jeunesse harkis de l'Ariège et leurs amis" entend se battre aujourd'hui...
Voir ici le reportage en Ariège de Laurent Winsback et Pascal Dussol, de France 3 Midi-Pyrénées :