Jose Antonio Urruticoechea "Josu Ternera", dirigeant historique de l'ETA, en clandestinité depuis 2002, a échappé mi-juillet à une opération menée par les polices espagnole et française en Ariège, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
Il s'est échappé de justesseLe 16 juillet à l'aube, un groupe d'intervention de la police française a investi la maison où vivait Josu Ternera à Durban-sur-Arize, un petit village ariégeois, mais n'a trouvé que sa compagne, Agnès Cerlo, laissée libre, selon ces mêmes sources.
Le journal conservateur espagnol La Razon a publié l'information le 29 juillet, sans toutefois donner la date de l'intervention policière.
Josu Ternera, 62 ans, se serait échappé peu de temps avant l'intervention, selon La Razon, "ayant une grande habitude de vivre en clandestinité et prêt à fuir à la moindre alerte".
Reportage Marc Raturat et Vincent Albinet
Il se faisait passer pour un professeur
Josu Ternera, toujours selon le quotidien espagnol, vivait depuis 2007 à Durban-sur-Arize, village de 150 habitants, près de la frontière espagnole. La Comisaria General de Informacion (CGI services de renseignements espagnols) avait pris en filature l'Etarra depuis quelque temps, commente le quotidien. La Razon publie une photo, apparemment récente, qu'elle présente comme de Josu Ternera portant un bébé dans les bras et se promenant avec sa compagne dans la campagne ariégeoise.
Josu Ternera se faisait passer "pour un professeur auprès de la population du village et s'efforçait avec sa compagne de passer inaperçus", précise La Razon.
Des sources concordantes ont confirmé à l'AFP l'essentiel des informations publiées par le quotidien espagnol. Interrogé jeudi par l'AFP sur l'ensemble de ces informations, le ministère de l'Intérieur s'est refusé à tout commentaire.
Ancien député, il est clandestin depuis 2002
Josu Ternera, chef historique de l'ETA de 1977 à 1992, élu député en 1998 d'Herri Batasuna (parti nationaliste radical) aujourd'hui dissous, vit en clandestinité depuis 2002. Il est recherché en vertu d'un mandat d'arrêt européen délivré le 29 juin 2005 par l'Audience nationale espagnole.
Il est soupçonné d'être impliqué dans l'attentat du 11 décembre 1987, où l'explosion d'un véhicule tout près du quartier général de la Garde civile de Saragosse (Espagne) avait tué 11 personnes dont 5 enfants.
En 2005 notamment, il avait conduit des négociations pour ETA avec Jesus Egiguren, président du Parti socialiste d'Euskadi (PSE), afin de trouver une issue à la violence au Pays basque.