Ariège : des "anti-ours" bloquent une gendarmerie pour protester contre la garde à vue de deux éleveurs

Ils étaient environ une vingtaine vendredi matin devant la gendarmerie de Pamiers dans l'Ariège. Ils ont bloqué la porte avec deux tracteurs. Ils protestaient contre la garde à vue de deux des leurs, l'un mercredi dernier, l'autre ce vendredi matin. 

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Ils s'en étaient pris à deux agents de l'ONF
Les deux hommes ont été entendus dans le cadre d'une enquête pour "outrage et menaces" à l'encontre d'agents de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage. 
Les agents publics étaient venus en juin à l'estive de Saleix (Haute-Ariège) établir une expertise après des dommages causés à un troupeau, supposément par des ours. Les deux jeunes hommes entendus par la police les auraient alors pris à partie. 
Ils contestent cependant tous deux les faits d'outrage et menaces, le second niant même avoir été sur place au moment des faits.

"Je ne suis pas un grand criminel"
L'ASPAP, association qui milite contre les réintroductions d'ours dans les Pyrénées, a jugé "totalement disproportionnée la réaction des agents de l'État".
"Je ne suis pas un grand criminel", a déclaré à la presse l'éleveur en garde à vue vendredi, lorsque celle-ci a pris fin. Abattu lorsqu'il est sorti, il a néanmoins assuré que "tout s'était bien passé".
L'estive de Saleix avait déjà été le cadre en 2017 de tensions entre éleveurs et agents de l'ONCFS. 
Pour les manifestants, il ne fait aucun doute que "d'ici à 5 ans, il n'y aura plus de pastoralisme dans les Pyrénées" à cause des dégâts
causés par les ours. 
Mardi, le sénateur de l'Ariège Alain Duran (PS) évoquait le bilan de "232 attaques et 372 victimes" d'ours dans les troupeaux de son département au 31 août 2018.

La réintroduction de deux ourses a exacerbé les tensions
Cette affaire s'inscrit dans un climat global de tensions autour de la réintroduction, jeudi et vendredi, de deux ourses en Pyrénées-Atlantiques, dénoncée par une partie des bergers.
Les manifestants ont vu dans ce nouveau lâcher une "provocation", affirmant que les bêtes ont été réintroduites "sur un massif qui a particulièrement souffert des prédations, 200 brebis cet été !". 
 
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