Ariège : donnez votre urine pour détecter la présence de pesticides

Les Faucheurs Volontaires de l'Ariège, lancent ce lundi un appel national aux citoyens. Ils cherchent des volontaires pour participer à une campagne d’analyses d’urine pour y rechercher des traces de glyphosate.

C'est le plus controversé des herbicides et selon les Faucheurs Volontaires, il est présent partout. Dans la nature, dans ce que nous mangeons et dans notre corps. Pour le démontrer, le collectif lance donc une vaste campagne d'analyse d'urine. "On pisse du glyphosate" disent les Faucheurs, qui cherchent 1 500 volontaires pour faire le test avant d'élargir leur campagne à toute la France. 

Le glyphosate ne se trouve pas naturellement dans la nature, c'est un marqueur. Donc si on a du glyphosate dans ses urines, c'est qu'on a inhalé, bu ou mangé des pesticides". Dominique Masset, faucheur volontaire en Ariège.

Une campagne la plus large possible

Pour l'instant, le collectif cherche 1 500 volontaires en Ariège mais compte ensuite essaimer dans chaque département de France. "On veut faire en sorte qu'un maximum de personnes de tous âges, de tous milieux, de tous profils, fassent des analyses" explique Dominique Masset, "pour démontrer que tout le monde boit du glyphosate, en mange ou en respire. Jeunes, vieux, agriculteurs, intellectuels... On veut une gamme sociale complète, pour faire pression sur les pouvoirs publics. Ceux qui sont censés nous protéger".

Des actions en justice​

Ces milliers d’analyses déboucheront ensuite sur des actions en justice pour ceux qui le souhaitent. Ils seront invités à porter plainte contre les PDG de tous les entreprises de pesticides qui utilisent du glyphosate mais également contre les décideurs qui autorisent ces produits. "Le but, c'est de faire que tous ces gens qui décident sciemment de nous empoisonner soient inquiétés" dit Dominique Masset, "qu'ils aient à répondre de leurs actes devant les tribunaux et que ce ne soient pas que les lanceurs d'alerte qui s'y retrouvent". 

Des recherches déjà effectuées 

Selon le collectif, une centaine de citoyens a déjà fait rechercher des traces de glyphosate dans ses urines. Non seulement selon les Faucheurs, "100  % des analyses ont été positives, preuve de la présence des pesticides dans notre corps" mais "tous en avaient à des taux jusqu'à 33 fois la dose autorisée dans l'eau potable". 
Pour Dominique Masset, "il est urgent de stopper la mise sur le marché du glyphosate. Il y a des conséquences sanitaires colossales, les études scientifiques indépendantes le prouvent mais elles ne sont pas prises en compte". 

Des réunions publiques en Ariège​

Des réunions publiques sont programmées dès ce lundi soir en Ariège pour informer le public et trouver des volontaires :
  • Le 16 avril, à 19h30 à Saverdun, 19h30, salle jean Jaurès.
  • Le 17 avril à 18h30 à Foix à la maison des associations, avenue de l’Ariège.
  • Le 18 avril, à 18h30 au Mas d’Azil, à la salle multimédia.
  • Le 19 avril, à 18h30 à Laroque-d’Olmes, à la salle Mermoz.
  • Le 22 avril, à 15h00 à la salle des fêtes de Montbrun-Bocage.
  • Le 26 avril, à 15h00 à Saint-Girons, dans la salle d’honneur de la mairie.
Voyez le reportage de Margaux Dubieilh, Odile Debacker, Pascal Dussol et Jack Levé :

Un financement participatif

Les Faucheurs Volontaires estiment à 120 000 euros le coût de cette campagne pour 1 500 volontaires. Chacun d'entre eux est invité à participer à son financement en fonction de ses moyens mais le collectif lance aussi une campagne de financement participatif pour couvrir les frais d'analyse, d'expédition, de procédure judiciaire, d’huissier, de location de salles et de gestion du projet.

L'usage du glyphosate encore autorisé pour 3 ans en France

Considéré comme un cancérogène probable, le glyphosate reste autorisé pour au moins encore trois ans en France, malgré les demandes répétées d'interdiction des associations de défense de l'environnement. Début avril 2018, la mission parlementaire française d'information sur les pesticides a rendu son rapport. Elle prône une meilleure prévention et une meilleure information concernant les dangers occasionnés par ces produits, mais restreint considérablement le périmètre d'interdiction envisagé pour le glyphosate.



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