Dès ce dimanche 25 juin, la maternité du centre hospitalier de Saint-Girons ferme ses admissions pour 2 jours. En cause, l’absence de médecin anesthésiste pouvant intervenir en obstétrique. Les femmes devront faire 48 minutes de route de plus pour être prises en charge. Une situation qui se reproduit dans de nombreux services du centre hospitalier Ariège Couserans par manque de personnel.
Pas de maternité pendant deux jours. C’est la nouvelle fermeture annoncée au le centre hospitalier Ariège Couserans situé à Saint-Girons. Les femmes ne pourront plus être admises à partir de ce dimanche 25 juin (midi) et jusqu’au mardi 27 juin (8h). Elles devront alors faire 50 minutes de voiture supplémentaires pour être prises en charge au centre hospitalier de Saint-Jean-de-Verges. "On parle de 50 minutes de plus mais c'est en partant de Saint-Girons", alerte Arnaud Sevin, le représentant CGT du centre hospitalier. "Mais si vous habitez dans les vallées les plus éloignées, il faut compter au total 2h de route pour trouver une maternité avec un temps clément ! "
Un manque de personnel remplaçant
Au delà de la fermeture temporaire de la maternité, de nombreux services de cet hôpital subissent régulièrement des fermetures. Dans le même temps, les urgences chirurgicales ne seront pas non plus prises en charge entre le lundi 26 juin (8h) et le mardi 27 juin (8h). En cause, l'absence de médecin anestésiste.
Depuis avril dernier, le centre hospitalier Ariège Couserans fait face à de nombreuses pénuries de personnel. La mise en application de la loi Rist interdit désormais aux hôpitaux de rémunérer les médecins intérimaires au-delà du tarif légal. Le centre hospitalier de Saint-Girons ne parvient plus à attirer des remplaçants. "Nous faisions appel à de nombreux médecins vacataires mais la loi Rist les a fait fuir", analyse le représentant syndical. "Les médecins sont devenus une denrée rare et nous n'arrivons pas à les faire venir." Après 15 années sans investissement significatif, l'établissement souffre de délabrement et ne séduit plus.
Des lits et des services fermés
En mai dernier, l'hôpital a été contraint de fermer sa maternité, son service de chirurgie et ses urgences pendant une dizaine de jours. Dans chaque service, des lits sont actuellement fermés par manque de personnel. En médecine, il en manque 10 sur 30. "Nous sommes en train de payer 30 ans d'une politique d'austérité et le système est en train de totalement s'effondrer", dénonce Arnaud Sevin. "Et ce sont les malades qui le payent. C'est dangeureux, des gens vont mourir !"
La psychiatrie souffre aussi grandement de manque de personnel. Sur les 18 psychiatres couvrant le département, la CGT n'en recense que 7 disponibles et ont observé des journées sans aucun psychiatres de permanence disponible aux urgences.
Manifestation ce mardi 27 juin
La situation se complique encore davantage avec l’arrivée de l’été et des vacances scolaires. Le nombre de médecins à remplacer à cause des congés augmente pendant cette période, tout comme la population sur le territoire. Un tourisme de montagne, favorable aux accidents.
L’été dernier déjà, le centre hospitalier du Couserans avait dû faire face à de nombreuses fermetures partielles. Des filtrages avaient également été mis en place en février dernier.
Pour dénoncer cette situation, les syndicats appellent à une grande manifestation départementale. Le rendez-vous est donné le 27 juin à 17h sur le parking de Saint-Girons.