Ariège : nouvelle mobilisation contre la réouverture de la mine de Salau

Environ 200 personnes ont manifesté ce dimanche à Salau en Ariège. Elles sont venues dire une nouvelle fois leur opposition au projet de réouverture de cette mine de tungstène qui se joue désormais devant la justice.

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Ils sont venus de Paris, du Tarn, de la Creuse ou du village voisin pour dire encore une fois leur opposition à une éventuelle réouverture de la mine de Salau. Et ils ont manifesté tous ensemble ce dimanche dans ce petit village d'Ariège. Un peu plus d’une semaine après leur victoire en justice, avec l’annulation de l’arrêté préfectoral accordant à la société Variscan un permis de recherches sur le site de cette ancienne mine de tungstène, les opposants ne désarment pas. L'Etat a en effet déjà annoncé son intention de faire appel de la décision du tribunal administratif de Toulouse, dans "un délai de deux mois". Dans un communiqué, le ministère de l'Economie et des finances, qui porte l'appel, a indiqué  que "l'augmentation de la demande (en tungstène) ces dernières années a fait repartir les cours à la hausse et rend le matériau plus stratégique qu'autrefois". Un argument contesté par les opposants au projet qui s'étonnent aujourd'hui que ce soit l'Etat qui fasse appel et pas la société minière...

"Ce qui est choquant, c'est que ce soit carrément un ministre de la république qui fasse appel d'une décision de justice de la même république" dit Jacques Renoud, de l'association "Stop Mine Salau". "On aurait pu penser que ce soit la société titulaire du permis, Variscan Mines, qui fasse appel. Ce n'est pas le cas. Dans un communiqué de presse, le ministère a dit qu'il allait prouver que Variscan avait de bonnes capacités financières. On se demande ce qu'il a pu trouver comme preuves en huit ou dix jours et surtout, pourquoi il ne les a pas fournies au moment de l'audience". 

Voir ici le reportage de Marc Raturat et Luc Truffert :

Un permis exclusif de recherches octroyé en 2016

Entre 1971 et 1986, 14 350 tonnes de tungstène ont été extraites de la mine de Salau. Elle a ensuite fermé ses portes pendant plus de trente ans. Jusqu'à ce que la société Variscan Mines ne décide d'en relancer l'activite et obtienne, le 21 octobre 2016, un permis exclusif de recherches pour une durée de cinq ans. Depuis, cette date, le débat est houleux entre défenseurs de l'environnement et de la santé et partisans du développement économique de cette vallée ariégeoise. 
La commune de Couflens et trois associations (Couflens-Salau Demain, le comité écologique ariégeois et l'association Henri Pézerat) ont déposé en 2016 et 2017 des recours, notamment pour des motifs de santé publique et de protection de l'environnement. Et le tribunal administratif de Toulouse leur a donc donné raison, au motif que la société Variscan n'avait pas les ressources financières pour mener à bien le projet.
"Le combat continue" disent-ils aujourd'hui à la perspective de l'appel "et en plus des capacités financières de Variscan, nous avons beaucoup d'autres arguments à faire valoir". 
 
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