Saisi par la mairie de Couflens en Ariège et trois associations, le tribunal administratif de Toulouse examine ce mardi deux recours. Il doit dire si l’octroi par l’Etat d’un permis exclusif de recherches minières (PERM) à la société Variscan mines pour exploiter la mine de Salau est valide.
Voilà près de 3 ans que partisans et opposants au projet de réouverture de la mine de Salau s'affrontent. A coup de pétitions et de recours en justice. Ce mardi, c'est sur le fond de l'affaire que le tribunal administratif de Toulouse doit se prononcer. Il doit dire si le permis de recherches minières exclusif accordé par l'Etat à la société Variscan mines est valide. Cette société française à capitaux australiens veut relancer l'exploitation du tungstène, sur ce site fermé il y a 30 ans.
Deux recours déposés
Deux recours, joints dans une même procédure, ont été déposés par la mairie de Couflens et trois associations (l'association Henri Pézerat, le comité écologique ariégeois et Couflens Salau demain). Le premier en décembre 2016 et l'autre en février 2017, pour demander l'annulation de l’arrêté d’octroi du Permis exclusif de recherche de mine (PERM) de Couflens délivré par le Ministère de l’économie et des finances et publié au Journal Officiel en février 2017. Ils dénoncent la légalité de ce permis, délivré selon eux de "façon totalement rocambolesque". Ils s'inquiétent aussi du financement de ce projet minier et des dangers qu'il représente, aussi bien en terme d'environnement qu'en terme de santé publique puisque le site contient de l'amiante.Le tribunal administratif devrait rendre sa décision au plus tôt dans 15 jours. A l'issue de l'audience, Annie Thébaud-Mony, présidente de l’association Henri Pézerat, se dit confiante. "Le débat a surtout porté sur les aspects financiers du projet et le rapporteur public a considéré qu'il y avait matière à nous donner raison" dit-elle "j'espère que le tribunal prendra ça en compte et qu'il prendra aussi en compte les aspects sanitaires de ce dossier".
Une mine fermée en 1986
Située à 1 230 mètres d'altitude, dans le Haut-Couserans, la mine de Salau a fermé il y a un peu plus de 30 ans. Entre 1971 et 1986, 14 350 tonnes de tungstène en ont été extraites. Il y a 5 ans, une société française à capitaux australiens, Variscan mines, a décidé de relancer l'activité de ces kilomètres de galeries endormies. Elle a déposé en novembre 2014, une demande de permis exclusif de recherche pour 5 ans et l'a donc obtenu en février 2017.En 2016, son directeur général, Michel Bonnemaison, estimait que Salau pourrait représenter un "enjeu national, si ce n'est européen". Le tungstène, utilisé dans l'outillage, l'aérospatiale ou l'armement, est "un métal dit "critique", produit à 85% par la Chine".