Plus de 350 arbres centenaires coupés sur une dizaine de parcelles boisées de Perles-et-Castelet en Ariège... Les faits remontent à février 2021. Le procès a lieu ce 14 décembre 2021 avec un seul prévenu : un bûcheron espagnol.
Les faits remontent à la fin février 2021. Des bûcherons espagnols avaient déraciné et coupé plus de 350 arbres centenaires sur une dizaine de parcelles boisées de Perles-et-Castelet, dans les Pyrénées ariégeoises. Sans aucune autorisation, ils ont tronçonné les chênes centenaires et tout emporté. Le gérant de la société a comparu ce 14 décembre 2021 devant le tribunal de Foix. Une peine de deux ans de prison, dont un avec sursis, a notamment été requise à son encontre.
Un carnage en connaissance de cause ?
Au coeur de l'audience, une question cruciale : le prévenu a-t-il demandé délibérément à ses bûcherons de couper ses arbres sans autorisation ? Pour la vingtaine de propriétaires des parcelles saccagées et leurs avocats, la réponse est oui. Le chef d'entreprise espagnol, présent à l'audience, aurait agi "en espérant ne pas se faire prendre ou s'arranger ensuite avec les propriétaires".
La défense, elle, a plaidé la relaxe. Son argument ? Les bûcherons auraient mal interprété les choses et agi de leur propre chef. Une version qui n'a pas convaincu le procureur. Celui-ci a requis 25.000 euros d'amende et deux ans de prison dont un avec sursis à l'encontre du chef d'entreprise.
Au-delà du préjudice, les victimes espèrent une jurisprudence
Fin février 2021, l'attention d'Hélène Rameil, propriétaire d'une parcelle, est attirée par des bruits de tronçonneuse. Elle et son mari sortent pour en localiser l’origine, et ils tombent alors sur des bûcherons espagnols en train de tout couper... Le maire intervient, les bûcherons déguerpissent, mais le mal est fait.
A l'époque, Hélène Rameil évoquait un énorme préjudice moral. Un désastre environnemental. Les bûcherons espagnols, eux, s'étaient défendus, en indiquant "ne pas parler français et obéir aux ordres de leur patron : tout couper !".
Le procureur a également requis 200.000 euros d'amende à l'encontre de la société espagnole. Décision sera rendue le 15 février 2022.