Un éleveur, interpellé en flagrant délit d'écobuage sauvage puis placé en garde à vue dimanche à Auzat (Ariège), a été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Foix pour "incendie volontaire".
Le prévenu, qui devait être jugé mardi dans le cadre de la procédure de la comparution immédiate, a finalement demandé un délai pour préparer sa défense.
Il sera jugé le 10 novembre pour "incendie volontaire ayant détruit 8 hectares de la forêt domaniale du Montcalm appartenant à l'Office nationale des forêts (ONF)".
L'éleveur, un des responsables de l'Association pour la sauvegarde du patrimoine d'Ariège-Pyrénées (ASPAP), a été placé sous contrôle judiciaire puis est sorti du tribunal sous les applaudissements d'une centaine de personnes venues le soutenir.
Lundi, une soixantaine de personnes avaient manifesté devant la gendarmerie de Pamiers où l'éleveur avait été placé en garde à vue.
"Nous ferons état de l'écobuage et rien que de l'écobuage" lors du procès en novembre, a dit mardi à l'audience Karline Bouisset, procureure de la République à Foix, en réponse au président de la Chambre de l'agriculture de l'Ariège, François Toulis, qui reproche aux autorités publiques d'exercer une forte pression sur les éleveurs opposés aux ours.
Selon Karine Bouisset, François Toulis a envoyé dans la nuit de lundi à mardi un courriel à la garde des Sceaux et ministre de la Justice, Nicole Belloubet, dans lequel il dénonce "les moyens disproportionnés employés par la police et la gendarmerie contre les éleveurs" qui "se retrouvent dans des situations impossibles" à cause des prédations oursines. Il affirme craindre qu'un jour "l'irréparable se produise".
En vidéo, le reportage de Léo Lemberton, Julien Lanchas et Pascal Dussol :