Le président de l'association des maires d'Ariège, Norbert Meler fait partie des 50 signataires de la tribune du Monde qui soutiennent la préfète Marie Lajus, passée par l'Ariège. Elle a été limogée car elle aurait "fait respecter le droit dans une affaire de projet immobilier".
L'ancienne préfète d'Ariège de 2015 à 2018, Marie Lajus, a été limogée de son poste de préfète d'Indre-et-Loire sans explication. Dans une tribune du "Monde", une cinquantaine d’acteurs de la société civile, fonctionnaires et élus des territoires où a exercé la préfète, protestent contre la décision de l’évincer. C'est le cas de Norbert Meler, président de l'association des maires d'Ariège et maire de Foix.
Loyale vis-à-vis des valeurs républicaines
L'ancienne préfète d'Ariège était très appréciée pour son professionnalisme mais aussi son intérêt pour les gens, explique Norbert Meler. "J'ai été très surpris pour ne pas dire choqué qu'elle soit relevée de ses fonctions sans nouvelle affectation. Tout ça a des allures de sanction".
"Elle a fait ce que tout préfet fait, c'est-à-dire appliquer la loi. Elle n'était pas toujours d'accord avec les élus mais nous sommes justement très attachés à cette fonction de préfet telle qu'elle l'a exercée : on attend d'eux qu'ils soient les représentants libres de l'Etat pour faire appliquer la législation au plus proche de la population. Elle représentait cette loyauté vis-à-vis des valeurs de la République, une loyauté de comportement et une égalité de traitement".
Le président des maires d'Ariège se souvient avoir participer à ses côtés à des cérémonies liées aux vertus républicaines "qui font qu'on se rejoignait", témoigne-t-il.
Impliquée et proche de la population
"C'était une mère de famille qui emmenait ses enfants à l'école, discutait avec les professeurs. Elle était très impliquée dans la vie et on la sentait proche de la population, elle a marqué son temps. Les gens parlent encore d'elle aujourd'hui".
Le limogeage de Marie Lajus, sans préavis ni reclassement, serait dû à un désaccord avec des élus sur un projet d'urbanisme : la construction d'un incubateur de start-up dans le parc d'un château classé aux monuments historiques à Reugny.
La préfecture, via son service des Bâtiments de France, avait émis des réserves sur ce projet parce qu'il devait prendre place dans une zone boisée non constructible. Il n'était pas en accord non plus avec l'esprit de la loi climat et résilience d'août 2021.
Lors de son pot de départ, la préfète s'est vue remettre un exemplaire encadré de l'article du canard enchaîné, mettant en cause les pressions exercées par des élus locaux pour la faire relever de ses fonctions. Ci-dessous la vidéo partagée par un militant NUPES @VertNaïf dans un tweet :
"Je trouve que c'est une dérive très inquiétante, poursuit Norbert Meler. On nomme des préfets qui doivent être aux ordres et si ça ne va pas bien, on les dégage. Cette affaire est nébuleuse". Le maire de Foix attend comme ses pairs des explications du président de la République.