Aziz Akhannouch, le Premier ministre du Maroc, a saisi la justice française. Il a porté plainte mardi pour diffamation à Paris contre José Bové. L'ancien député européen écologiste français a affirmé que le Royaume avait tenté de le corrompre en marge de négociations d'un accord commercial au début des années 2010.
Vendredi 16 décembre 2022, c'est sur France Inter que José Bové a révélé l'affaire. Lorsqu'il était rapporteur de la commission du commerce extérieur, "dans les années 2009-2014", il s'était opposé à un accord "nuisible" de libre-échange visant le commerce des fruits et légumes entre l'Union européenne et le Maroc.
Et l'ancien eurodéputé écologiste, figure emblématique du Larzac, de raconter les coulisses de ce nouveau combat.
Le ministre de l'Agriculture (de l'époque, Aziz Akhannouch, NDLR), ne supportant pas que je puisse m'opposer à ce projet, m'a proposé de m'amener un cadeau à Montpellier, dans un café qui soit discret.
José BovéSur France Inter, vendredi 16 décembre 2022.
Etait-ce de l'argent ? "Qu'est-ce que voulez-vous que ce soit d'autre ?", a alors répondu José Bové au journaliste. Selon son récit, il a donné rendez-vous au cabinet de son avocate, et "ça s'est arrêté-là". "Quand il y a des intérêts économiques colossaux qui sont en jeu, ces Etats font pression et certains députés, que je qualifierais de véreux, ont profité de ça", a soutenu José Bové.
"Accusations mensongères inadmissibles"
Selon la plainte de M. Akhannouch, consultée par l'AFP, ce sont des "accusations mensongères inadmissibles", qui ne sont "que le reflet d'une vieille rancoeur" de José Bové.
"Jose Bové essaye visiblement et malhonnêtement de profiter de l'actualité judiciaire concernant le Parlement européen, pour ressortir de vieilles histoires sans fondement", selon Me Olivier Baratelli.
Les accusations de José Bové sont intervenues en plein scandale de corruption présumée impliquant le Qatar au Parlement européen et visant notamment la vice-présidente de l'institution, Éva Kaili.
Ecrit avec AFP.