Gaz, pétrole, électricité : les prix de l'énergie s'envolent dans l'hexagone. Le porte-monnaie des Français est mis à rude épreuve tout comme celui des collectivités locales. En Ariège, certaines communes s'inquiètent de cette inflation. Comment vont-elles honorer leurs factures ?
Aide pour les ménages chauffés au fioul, ristourne de 100 euros pour les clients d'Engie, bouclier tarifaire sur l'énergie, l'électricité et le gaz prolongé jusqu'à la fin 2022.
Les mesures pour protéger les Français de l'inflation énergétique se multiplient. Mais ils ne sont pas les seuls à subir de plein fouet cette flambée des prix. Les collectivités locales, elles aussi, se demandent comment elles vont honorer leurs futures factures.
Une augmentation de 50 à 100% des factures
A Tarascon-sur-Ariège, Alain Sutra, édile de la commune est très inquiet. Les 330 000 euros alloués à l'énergie l'an dernier, devraient augmenter de 50 à 100%. Et pourtant, la commune a déjà engagé sa transition énergétique.
" Sur l'éclairage public nous sommes passés aux leds, quant aux globes restants, nous avons décidé d'en couper un sur deux la nuit", souligne Alain Sutra.
Et d'ajouter :
Où allons-nous trouver ces recettes ? L'Etat doit prendre conscience de nos difficultés, des efforts sont faits pour nos concitoyens, c'est très bien, mais les collectivités aussi sont dans le rouge.
Alain Sutra, maire de Tarascon-sur-Ariège
La mairie cherche donc activement des solutions pour alléger la facture. Les 34 bâtiments communaux vont être passés en revue.
Isolation, rénovation, systèmes de chauffage moins énergivores : plusieurs solutions sont à l'étude, mais elles aussi représentent un coup.
Baisser la température dans les bâtiments municipaux
" Actuellement, le gymnase est chauffé au gaz, on voudrait utiliser désormais un système de chaudière biomasse mais c'est un sacré investissement" insiste Julien Huguet, responsable maintenance des bâtiments municipaux.
La méthode la moins couteuse et la plus efficace tout le monde la connait. Réduire sa consommation d'énergie en baissant le chauffage ou en éteignant la lumière.
" On vient d'apprendre que la température de confort dans un gymnase est de 17°C, actuellement on le chauffe à 21°C. Si on baisse de 4°C ça engendrerait 28% d'économie", se réjouit le responsable maintenance de la ville.
Dans l'attente d'un coup de main de l'Etat
Même combat pour les toutes petites communes. A Roquefixade, 150 habitants, le maire de la ville, Michel Sabatier, ne cache pas son inquiétude.
Jusqu' alors il consacrait 6500 euros au budget énergie. Celui-ci devrait s'élever à 8000 euros cette année.
"C'est à la fois pas grand chose et énorme. On va devoir faire l'impasse sur des travaux d'entretien ou de réparation. Là par exemple on a le moteur de la cloche qui vient de casser c'est 2000 euros", s'alarme l'édile de Roquefixade.
Alors comment venir en aide à toutes ces collectivités locales?
Le projet de loi de finances 2023, qui sera examiné par le Parlement à la rentrée, prévoit un fond pour les aider à faire des économies d'énergie. Mais beaucoup d'élus craignent une mesure cosmétique et demandent un vrai dispositif d'accompagnement.