Lorsqu'on percute en voiture un chevreuil ou un autre animal sauvage, il est parfois difficile de savoir comment réagir. Toucher l'animal peut être dangereux pour lui comme pour vous, mais s'il bloque la route, comment se sortir de cette situation ? Explications.
Un soir de juin 2024, Laurence* roule sur une route départementale, en Ariège. Soudain, un chevreuil déboule. Au volant, son mari freine brutalement, mais trop tard, l'animal a percuté la voiture. "Je ne savais pas quoi faire, j'étais désemparée, raconte-t-elle. Je pensais que l'animal était mort, j'étais prête à le déplacer sur le bord de la route... Finalement il n'a pas été tué sur le coup, il s'est caché dans un coin en boitant. On a eu beaucoup de chance".
Il arrive pourtant que l'animal ne se relève pas, qu'il soit mort ou gravement blessé. Dans ce cas de figure, comment réagir ? Faut-il éviter de le toucher ? Appeler directement un vétérinaire ? L'abandonner ?
Les gestes à adopter
Dans un premier temps, si vous percutez un chevreuil ou un animal de ce type, évitez au maximum de le manipuler. Selon l'Office français de la biodiversité (OFB), il existe des risques de blessures pour l'animal ou pour vous, ainsi que des risques sanitaires, comme la transmission de maladies. S'il est en vie, ne le nourrissez pas, ne l'abreuvez pas et ne le caressez pas.
Qui contacter ?
Si l'animal est blessé est un chevreuil, un cerf ou encore un daim, ce qu'on appelle "grand gibier", il faut tout de suite prévenir la mairie de la commune dans laquelle vous vous trouvez, ainsi que la fédération départementale des chasseurs. Ce n'est que si l'animal est une espèce exotique ou protégée que vous devez joindre l'OFB.
Si l'animal est mort ou agonisant, pour un grand gibier il vous faut contacter la marie, le conseil départemental ou la direction interdépartementales des routes. Si l'incident à lieu dans un parc national, vous devez contacter systématiquement le gestionnaire.
En revanche, joindre directement un vétérinaire est une mauvaise idée. Jean-Marc Delcasso, membre de la fédération départementale des chasseurs des Hautes-Pyrénées, assure même : "Un vétérinaire qui prend en charge un animal sans passer par une institution prend de gros risques. Car on peut lui reprocher de l'avoir mal soigné."
Un dispositif anti-collision
Dans la série documentaire "A l'école des vétos", les élèves de l'école vétérinaire de Toulouse (Haute-Garonne) ont recueilli un chevreuil, trouvé blessé sur le bord d'une route.
Pour la faune sauvage, c'est la possibilité de relâcher l'animal dans son milieu naturel qui importe. Soigner un chevreuil qui ne pourra plus marcher n'a malheureusement pas d'intérêt.
De son côté, la Fédération de chasse de l'Ariège a installé un dispositif anti-collision à différents endroits du département. L'objectif est d'éviter les accidents entre les voitures et le gros gibier. Entre 2019 et 2021, il y a eu 29 morts sur les routes françaises, suite à des collusions routières avec un animal sauvage.