PHOTOS. "On le voit en train de mourir", le glacier d’Arcouzan l’unique glacier ariégeois est condamné

Chronique d’une mort annoncée. Le glacier d’Arcouzan, l’unique glacier Ariégeois au pied du Mont Valier est voué à disparaître. Les mesures effectuées la semaine dernière par les géomètres confirment l’information. Le réchauffement climatique accélère sa perte.

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"C’est un site exceptionnel, assez magique", explique Matthieu Cruège, directeur du Parc naturel des Pyrénées Ariégeoises. Ce petit glacier de cirque, le plus éloigné des autres glaciers de la chaîne, pas plus haut que 2320 mètres, le plus oriental des glaciers des Pyrénées est condamné.

"On le voit en train de mourir", dit-il avec beaucoup d’émotion dans la voix. "Une drôle de sensation de le voir partir moi qui suis un amoureux de la montagne et du genre humain". Depuis 2011, tous les deux ans, les équipes du Parc naturel des Pyrénées Ariégeoises organisent la campagne de mesures en présence de géomètres, pour la plupart bénévoles.

Le glacier d’Arcouzan fond comme neige au soleil

Le bilan sera prochainement publié mais le constat est sans appel, le pronostic vital de ce beau glacier qui alimente le ruisseau de Labégé, est engagé. En cause, le réchauffement climatique.

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"Il est très crevassé et coupé. À cause du changement climatique, il est moins alimenté par la neige et l’augmentation des températures estivales n’arrange rien. On l’observe depuis 2011 et depuis 2018 on constate une fonte. Il y a eu des années où en fait sa surface et son épaisseur ont augmenté mais entre 2018 et 2021, il a perdu 6 mètres d’épaisseur. Pour l’instant nous n’avons pas encore les chiffres réels entre 2021 et 2023 mais cela est à peu près du même ordre avec peut-être même une accélération de la fonte", explique Matthieu Cruège, directeur du Parc naturel des Pyrénées Ariégeoises.

 "Comme tous les autres glaciers des Pyrénées, on ne sait pas. 20 ans, 30 ans, 10 ans, on ne sait pas. Tous les autres glaciers des Pyrénées sont voués à disparaître. C'est sûr. Mais on ne s'est pas donné l'échéance" Les mesures qu'on fait depuis 2011, permettent de constater une partie des évolutions, en épaisseur, en surface. Mais on ne peut pas pronostiquer de l'année ou de la période de sa disparition, parce qu'on ne connaît pas sa profondeur, en fait. On ne sait pas la mesurer."

Que faire ?

Pas grand-chose si ce n’est que mener des actions. "C’est en fait le témoignage dramatique d’une forme d’incapacité à agir, parce que l’on ne peut rien faire".

Directement, en tout cas,parce qu'indirectement,on sait parfaitement que toutes les actions que l'on mène en termes d'atténuation du changement climatique, ce sont des actions qui sont nécessaires au-delà des glaciers pour nous.

"En fait, on promeut tout ce qui est sobriété énergétique. Qui dit sobriété énergétique dit émissions de gaz à effet de serre. Les différents usages des énergies, à la fois pour le chauffage, pour la mobilité. On travaille en particulier sur toutes les nouvelles formes de mobilité, y compris la mobilité active.

Et puis, sur l'économie d'énergie, on met en place des programmes d'incitation et d'accompagnement pour l'isolation et pour l'utilisation des énergies décarbonés, notamment le bois énergétique. Et puis aussi, pour accroître le rôle de puits de carbone de la forêt, via la gestion forestière."

Le glacier d’Arcouzan avait pourtant bien des qualités. Un comportement atypique car il semblerait qu’il fonde moins vite que la moyenne des autres glaciers des Pyrénées. "Il se situe en effet au pied de la face nord du Mont Valier, il récupère ainsi toute la neige qui tombe sur la face du Valier et qui vient ensuite se déposer sur la partie haute du glacier en se compactant", précise Matthieu Cruège.

En disparaissant, le glacier d'Arcouzan emporte avec lui l'identité de tout un territoire.

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