4 agents de l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage qui venaient expertiser des dommages liés à l'Ours ont été menacés de mort par des individus qui ont également tiré des coup de fusil. L'incident s'est déroulé sur la commune d'Auzat en Ariège.
Quatre agents de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) venus expertiser des dommages liés à l'ours ont été pris à partie en Ariège par des individus "proférant des menaces de mort et tirant plusieurs dizaines de coups de fusil", a indiqué samedi la préfecture.
"Un comportement irresponsable"
La préfète de l'Ariège Marie Lajus a fait part de son "indignation devant le comportement irresponsable" des auteurs de cette "agression" qui a eu lieu vendredi sur une estive de la commune pyrénéenne d'Auzat, frontalière de l'Espagne et d'Andorre.
Les agents ont été pris à partie alors qu'ils "progressaient dans la montagne", selon un communiqué de la préfecture de l'Ariège.
Ces faits feront l'objet d'un dépôt de plainte de l'ONCFS auprès du parquet "avec le soutien de la préfecture et donneront lieu le cas échéant aux poursuites judiciaires qui s'imposent", précise le texte.
Des éleveurs de brebis à cran
L'Office est un établissement public sous la double tutelle du ministère de l'Environnement et de l'Agriculture.
Cette agression intervient dans un climat tendu en Ariège à la suite de la mort depuis la mi-juillet dans ce département de près de 300 brebis, toutes victimes des ours, selon l'Association pour le développement durable de l'identité des Pyrénées (ADDIP), qui refuse la réintroduction du plantigrade.
La principale attaque a eu lieu à la mi-juillet: 209 brebis d'un groupement pastoral à Couflens, commune située à quelques kilomètres d'Auzat, avaient "déroché", c'est-à-dire chuté d'un rocher ou d'un falaise, à la suite de l'attaque du troupeau par un ours.
La préfecture "renouvelle tout son soutien aux éleveurs et bergers touchés par les prédations, bien réelles, de l'ours sur les troupeaux du département, comprend le désespoir de certains, affirme son souhait d'accompagner la profession dans la nécessité de trouver des mesures de soutien et d'accompagnement appropriés". Mais elle "ne peut tolérer que des atteintes individuelles soient portées aux agents publics dans l'exercice de leur mission".
La réintroduction des ours ne passe toujours pas
Vingt ans après la réintroduction de l'ours, plantigrade pouvant peser jusqu'à 250 kilos et mesurant jusqu'à deux mètres dressés sur ses pattes arrière, sa présence dans les Pyrénées et surtout la question sensible de nouveaux lâchers sur les versants français continuent de diviser.
Trente-neuf ours ont été détectés dans les Pyrénées en 2016 et les dommages qui leur sont imputés sont stables, selon une étude publiée en avril de la préfecture de la région Occitanie.