La coordination Cap Ours, composée de plusieurs associations, annonce se désengager temporairement du groupe de travail pastoralisme et ours. Elle conteste la teneur de la réunion entre des élus ariégeois et le gouvernement, le 27 octobre 2022. Explications.
Le sort de l'ours n'en finit plus de créer des débats : plus de deux semaines après la réunion qui a rassemblé des élus ariègeois et des membres du gouvernement sur cette question le 27 octobre 2022, la coordination Cap Ours est vent debout contre la tournure de cette rencontre. Dans un communiqué, les associations qui composent cette coordination dénoncent une réunion transformée en "un groupe de travail restreint réservé au lobby anti-ours".
Cela, sans concertation avec l'organe officiel, le groupe pastoralisme et ours, réunissant certains acteurs associatifs et locaux, chargé de discuter et de réfléchir à des solutions. Résultat : la coordination Cap Ours annonce la suspension de leur participation aux travaux du groupe pastoral et ours.
"Des décisions prises sans concertation officielle"
Cet été, les attaques de troupeaux se sont multipliées : des centaines de bêtes ont été tuées, provoquant la colère froide de plusieurs agriculteurs. C'est dans ce cadre qu'une réunion entre élus de l'Ariège et membres du gouvernement a eu lieu le 27 octobre 2022. Sauf que pour Alain Reynes, directeur de l'association Pays de l'Ours-Adet (qui fait partie du groupe pastoralisme et ours), "un véritable groupe parallèle s'est créé, composé de deux associations" qu'il considère comme "anti-ours". Selon lui, ce groupe est amené "à prendre des décisions sans aucune concertation officielle".
Le directeur justifie son propos. "Cette cellule est proche d'un lobby, et risque de court-circuiter le groupe que l'on compose (le groupe pastoralisme et ours)" pense-t-il. "L'État a sabordé la concertation en invitant ces deux structures non-élues, et va annihiler des dizaines d'heures de travail. C'est inadmissible." Le discours est tranché.
L'un des élus présents à la réunion dégonfle la polémique
En face, le débat est vite enterré par Alain Servat, maire de la commune d'Ustou (Ariège) et président de la fédération pastorale en Ariège. "Il y avait uniquement des élus lors de cette réunion. Et on n'est pas des anti-ours !" rétorque-t-il face à ces accusations. Alain Servat ne comprend pas le fondement de ce communiqué, d'autant que c'est lui, et un autre élu, qui ont sollicité cette rencontre gouvernementale du 27 octobre. "S'ils veulent rencontrer les membres du gouvernement, qu'ils en fassent la demande."
Cette sollicitation a d'ailleurs été effectuée, nous a indiqué Alain Reynes. Il n'empêche : cette nouvelle contestation a le don d'agacer Alain Servat, qui tient à clarifier les choses. "Je le répète : je ne suis pas anti-ours, mais je défends le pastoralisme et les agriculteurs touchés pendant les attaques de leurs troupeaux. Le but est de faire avancer les choses."