Les élus ariégeois ont été reçus à Paris ce jeudi 27 octobre. 3 ministres étaient présents à cette réunion “inédite et constructive” pour discuter d’une gouvernance commune au sujet de la présence de l’ours dans les Pyrénées. Une présence particulièrement décriée en Ariège.
Positive, constructive, et sans tabou… Les qualificatifs des élus de l'Ariège ne manquent pas pour définir la réunion parisienne dont ils reviennent.
3 ministres pour une délégation ariégeoise
Député, présidente du conseil départemental, élus de la chambre d’agriculture et de la fédération pastorale, tous se disent satisfaits de cette rencontre avec les ministres de l’Agriculture, de l’Écologie et de la ruralité. “Nous avons pu aborder ce que l’on souhaitait aborder”, se réjouit Alain Servat, le président de la fédération pastorale en Ariège. “Nous avons pu exposer nos difficultés, et j’ai senti que nous avions en face de nous des ministres qui connaissaient le sujet, ou du moins, qui l’avaient travaillé. Ça n'a pas toujours été le cas.”
Il y a déjà une prise de conscience, et cette prise de conscience nous donne un espoir. Un espoir sur l’effarouchement. On voit qu’il va y avoir une évolution dans les jours a venir.
Alain Servat, Président de la Fédération pastorale en Ariège
Un accord pour le comptage des ours
Alain Servat est également maire d’Ustou, dans le Couserans. Cette petite province est celle qui connaît la plus grande concentration d’ours. Il y en aurait un, tous les 7 km2. Les élus ont donc obtenu l’organisation d’un comptage des ours dans les Pyrénées, en prenant en compte le critère de sa répartition. “A l’échelle du Couserans, nous avons une densité très forte”, insiste Laurent Panifous, le député PS de la 2e circonscription de l’Ariège. “Compter les ours à l'échelle de la chaîne des Pyrénées, ce n’est pas suffisant. Ça, ils l’ont entendu. Donc normalement, au printemps, le gouvernement va s’en occuper. Nous aurons un comptage précis, scientifique et qui tiendra compte de la densité.”
Changer la loi pour faciliter les tirs d’effarouchement
L’un des outils des éleveurs et bergers pour protéger les troupeaux, c’est le tir d’effarouchement (un tir qui se veut non létal). Mais cet été, les tirs autorisés par la préfète de l’Ariège ont été retoqués par le tribunal administratif suite aux recours déposés par des associations environnementales.
Nous avons conscience qu’il faut faire évoluer la législation pour que ça n’arrive plus
Laurent Panifous, député PS de la 2e circonscription de l'Ariège
La délégation a donc demandé la modification de la législation. “Il faut réintroduire dans le code de l’environnement des éléments de façon à pouvoir sécuriser la question de l’effarouchement”, précise Christine Téqui, la président du conseil départemental de l’Ariège. “Tant que l’outil juridique ne sera pas en place, nous ne pourrons pas avancer sur la question de l’ours en général et de l’effarouchement en particulier.” Une proposition sur laquelle les élus semblent avoir été entendus.
Un pacte de gouvernance partagée
Autre source de satisfaction pour la délégation, la création d’une gouvernance partagée avec l’État sur la question. Une demande renouvelée depuis plusieurs années, et qui était, jusqu’ici restée sans réponse.
Ses modalités, comme la question plus sensible de la régulation, doivent être abordées dans une prochaine réunion. Cette dernière doit être fixée dans les mois à venir, après le comptage réalisé.