VIDÉO. Ours dans les Pyrénées : le suivi de l'animal évolue avec des images d'une qualité de plus en plus remarquable

La qualité des dernières vidéos publiées par Hope sur les réseaux sociaux en témoignent : le suivi de l'ours a beaucoup évolué ces dernières années. Trois questions à l'un des responsables de ce collectif de naturalistes.

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Les vidéos sur l'ours diffusées par le collectif Hope remportent un vif succès sur les réseaux sociaux. Et pour cause... leur netteté et la qualité de l'image est remarquable, surtout quand on les compare à celles publiées ne serait-ce que 5 ans en arrière. Frédéric* de Hope a accepté de répondre à nos questions sur l'évolution du suivi de l'ours dans les Pyrénées.

France 3 : qu'est-ce qui a été le plus marquant pour vous dans le suivi de l'ours ces dernières années ?

Hope : Nous, les naturalistes de Hope qui partageons cette passion pour l'observation de la faune sauvage, on s'est organisé pour mettre en commun nos images via les réseaux sociaux et les faire partager.

Ce qui a été marquant en dehors de cette mise en commun, c'est l'évolution du matériel : les prix des caméras ont sérieusement diminué depuis 3 à 5 ans, ça a permis l'accès à des "chinoiseries", comme on les appelle, à 80€ qui font des images très correctes, même de nuit. Avant ça, c'était inimaginable. On a pu s'équiper de davantage de caméras, à des prix incomparablement plus bas qu'avant.

Les citoyens dans leur ensemble ont pu accéder à ce matériel et faire de super images. On le voit sur les réseaux sociaux notamment sur Piège photo France avec des vidéos d'animaux de toutes sortes. Mais l'accès au matériel n'est pas la garantie du succès. Ce n'est pas si facile que ça, notamment pour l'ours.

France 3 : Quelles sont les difficultés ?

Hope : Certains ours ont peur de la lumière la nuit et ne s'habituent pas. Comme les loups (et plus encore pour ces derniers), ils n'aiment pas les led infrarouges. Ce qui n'est pas le cas des chats forestiers qu'on observe en grand nombre dans les Pyrénées alors qu'on ne devinait pas leur présence. 

Pour revenir aux ours, il faut prendre des repères, identifier les endroits qu'ils fréquentent pour réussir à capter des images intéressantes. Quand on pose un piège vidéo, on ne s'attend pas à faire la vidéo du siècle, ça sert à valider une présence, optimiser un suivi, établir des données scientifiques. Mais on a de belles surprises !

Cette année, nous nous étions fixé l'objectif de filmer des familles suitées (une ourse et ses petits). On en a filmé quatre. Cette technique des pièges vidéo est très efficace pour le suivi des animaux. C'est une réussite. On la doit à plusieurs facteurs : l'accessibilité en terme de prix qui nous permet de poser plus de pièges-vidéos, la qualité du matériel qui permet d'avoir des images plus précises, plus claires, mais aussi sa miniaturisation.

Les cartes mémoire sont puissantes et beaucoup plus petites. Avant, une carte de 32Go faisait la taille d'un disque dur. De même, les piles au lithium se sont démocratisées : 1,5€ une pile miniature qui tient un an. Le matériel a aussi besoin de moins d'énergie... Et pour finir, il y a plus d'ours : il y a 10 ans, ils étaient 17 ou 18. Aujourd'hui, ils sont 70 voire 80.

France 3 : Quel est votre objectif ?

Hope : Notre seul objectif, c'est de faire parler de façon positive de l'ours, hors de toute polémique et de contribuer à la coexistence de l'ours et de l'homme. On fait de l'affût et grâce aux vidéos, on fait parler de l'ours. Notre esprit, c'est un partage entre amis naturalistes.

On a une trentaine de pièges-vidéos des deux côtés des Pyrénées, car des naturalistes espagnols passionnés et très connaisseurs de la nature nous ont rejoints via les réseaux sociaux. Cette année, une dizaine de pièges ont fonctionné.

Aux USA, les naturalistes, les chasseurs aident à gérer les espèces. En France, on a des difficultés à partager tout ça. Le contexte est très tendu sur l'ours notamment et sur le loup j'imagine aussi. Chaque camp est dans une posture. Nous, on fait de l'affût, on est des passionnés de nature. On espère que les autorités changeront leur regard parce qu'on n'est pas là pour embêter les animaux. 

Pour le public, c'est une forme de sensibilisation. Si ces vidéos magnifiques permettent un retour à la nature et une meilleure connaissance... C'est à la portée de chacun désormais, s'il a un jardin, de poser une caméra infrarouge. Vous n'imaginez pas une minute le monde qui passe devant chez vous, la nuit. C'est impressionnant le nombre de bêtes qu'on arrive à filmer ! Et quand on a des enfants, c'est vraiment une vraie source de joie de visionner ces vidéos nocturnes.

*Compte tenu de la situation tendue concernant l'ours, notre interlocuteur a préféré garder l'anonymat.

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