L'association Sea Sheperd France, qui a promis une récompense de 50 000 euros pour tout témoignage en lien avec l'ours tué en Ariège début juin, annonce avoir porté plainte contre la présidente du conseil départemental de l'Ariège, Christine Tequi, pour subornation de témoins et diffamation.
La branche française de l'association Sea Sheperd a annoncé hier, mercredi 8 juillet, via Twitter, qu'elle déposait plainte contre Christine Tequi, la présidente du département de l'Ariège, pour subornation de témoins et diffamation. Retour sur une succession d'épisodes dans un dossier ultra-sensible.
Début juin, la dépouille d'un ours est retrouvée le 9 juin, dans la commune d'Ustou en Ariège. Il s'agit d'un jeune mâle, tué par balles. Le gouvernement, par la voix d'Elisabeth Borne, la ministre de la transition écologique et solidaire, condamne cet acte : "Un ours a été découvert en Ariège, abattu par balles. L’ours est une espèce protégée, cet acte est illégal et profondément condamnable. La préfète s’est rendue sur place. L’Etat va porter plainte". Le Procureur de l'Ariège ouvre une enquête pour "destruction d'espèce non-domestique protégée", infraction passible de 150 000 euros d'amende et trois ans d'emprisonnement. L'enquête est confiée à la brigade de recherches de gendarmerie de Saint-Girons.
La mort de ce jeune ours, la deuxième cette année après celle de l'ours Cachou en Espagne, suscite l'émoi dans les Pyrénées ariégeoises. Et ravive la polémique entre pro et anti-ours.
Rapidement, la présidente du conseil départemental de l'Ariège, Christine Tequi, s'exprime à ce sujet. Dans un message posté sur Facebook, le 9 juin, elle déclare notamment : "Je ne cautionne bien évidemment pas cet acte, mais nous savions tous que cela allait arriver". Mais l'élue ariégeoise sera plus tranchée, dans ses propos, lorsqu'elle commentera l'initiative de l'association Sea Sheperd. Cette dernière en effet offre une récompense à toute personne susceptible d'apporter son concours aux enquêteurs dans l'enquête sur l'ours retrouvé tué en Ariège. Récompense d'un montant de 10 000 euros dans un premier temps, puis qui monte à 30 000 et enfin, à 50 000 euros.
Christine Tequi, dans un communiqué, a condamné cette initiative. Sans mâcher ses mots. "Que la montagne reste muette", écrit-elle. "C’est la meilleure réponse qui peut être apportée à ceux qui pensent que tout s’achète sans se soucier de la haine et de la violence que leur initiative va engendrer".Ours tué en Ariège : suite à un nouveau don la récompense passe à 50 000€ pour tout témoignage qui permettra aux enquêteurs d'identifier et de poursuivre le tueur.
— Sea Shepherd France (@SeaShepherdFran) June 24, 2020
C. Tequi : puisque les ariégeois ne sont pas "à vendre", qu'ils parlent gratuitement. Et que justice soit rendue.
Quitte à ce que la mort de cet ours figure dans la rubrique des meurtres non élucidés, je souhaite que les Ariégeoises et les Ariégeois démontrent qu’ils ne peuvent pas être achetés, car ils ne sont pas à vendre.
Au passage, Christine Tequi qualifie cette promesse de récompense de "jeu qui alimente la pompe à fric", de Sea Sheperd.
Des propos qui n'ont évidemment pas été du goût de l'association militante. Elle annonce donc avoir porté plainte contre l'élue ariégeoise pour subornation de témoins et diffamation.
Contacté par France 3 Occitanie, le conseil départemental de l'Ariège nous a fait savoir que sa présidente avait bien été avisée de cette plainte.Ours tué par balles : Sea Shepherd dépose plainte contre la présidente du Conseil départemental de l’Ariège pour diffamation et subornation de témoin.
— Sea Shepherd France (@SeaShepherdFran) July 8, 2020
Lire notre communiqué : https://t.co/O25Vjr3hDY
Cc @Ecologie_Gouv @barbarapompili
Credit photo : © MAXPPP/Danny Green pic.twitter.com/FIV2uZyAT9