Des militants écologistes ont entrepris un périple de quatre jours sur l'Ariège, à partir du mercredi 20 septembre, pour alerter sur les conséquences néfastes de l'exploitation croissante de carrières sur les nappes phréatiques. Ils exigent la fermeture de ces sites, accusés de tarir les ressources en eau et de polluer les nappes souterraines.
La flotte est singulière. Elle descend l'Ariège à bord de canoés, parés de drapeaux aux couleurs du mouvement Extinction rébellion. Ce périple de quatre jours, à partir du mercredi 20 septembre, est le moyen adopté par ces militants d'associations écologistes de tirer la sonnette d'alarme concernant l'exploitation croissante de carrières sur des nappes phréatiques pour extraire des matériaux de construction.
Depuis des années, ces militants demandent la fermeture de ces carrières, où sont extraits des granulats prisés par les secteurs du bâtiment et de la voirie. Selon eux, ce type d’exploitation assèche les nappes phréatiques, et contamine l’eau qui s’y trouve. Ils s'opposent au projet de Schéma régional encadrant l'exploitation des gravières en Occitanie.
Des terres agricoles détruites
Selon le collectif Stop Gravières, ce Schéma (SRC) augmenterait la destruction de terres agricoles, la pollution et l'évaporation de l'eau en Ariège, multipliant par quatre la superficie totale des gravières dans le département. De plus, cela mettrait en danger la principale nappe souterraine de l'ancienne région Midi-Pyrénées, qui alimente en eau potable une partie de l'Ariège et de Toulouse.
Des collectivités locales, dont la communauté de communes autour de Pamiers et le Conseil départemental, expriment également des réserves, pointant notamment des études insuffisantes sur les conséquences sur les nappes phréatiques et la qualité de l'eau. Malgré les objections, le Schéma régional des carrières pourrait être officiellement approuvé par arrêté du préfet d'Occitanie dans les mois à venir, selon l'Union nationale des industries des carrières et des matériaux (Unicem).
Les associations critiquent également la superficie prévue des gravières en Ariège, qui pourrait passer de 250 à plus de 1.000 hectares, ainsi que la "surconsommation" de matériaux de construction pour des chantiers jugés "inutiles". Selon elles, le dépôt de matériaux de démolition potentiellement polluants dans les gravières, tandis que la préfecture affirme que ces matériaux sont principalement des terres excavées soumises à des vérifications pour éviter la pollution de l'eau.
Lacs inutiles et coûteux
Les opposants estiment que les gravières transforment des terres fertiles en lacs inutiles et coûteux à entretenir, exposant la nappe à l'évaporation et aux pollutions directes.
Certains suggèrent qu'il est possible d'extraire des matériaux de construction de la roche sans affecter les nappes phréatiques, comme cela se fait en ex-Languedoc-Roussillon. Des différences géologiques entre les régions d'Occitanie sont avancées comme justification pour l'exploitation des gravières en nappe en ex-Midi-Pyrénées et l'utilisation de matériaux de construction provenant des gravières en ex-Languedoc-Roussillon.