Les associations de protection de la nature lancent un appel à la justice après la découverte d'un Milan Royal blessé en Ariège. Victime de tirs, ce rapace emblématique soulève une fois de plus les enjeux de conservation et de lutte contre la criminalité liée à la faune sauvage.
la LPO France, LPO Occitanie, ANA-Conservatoire d’espaces naturels Ariège, France Nature Environnement et Nature en Occitanie, ont annoncé, mercredi 7 février 2024, saisir la justice. Le dépôt d'une plainte a été décidé après la découverte le 4 novembre 2023, d'un Milan Royal blessé sur la commune de Montjoie-en-Couserans, en Ariège.
En très mauvais état, le rapace a été transporté à la clinique de l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse (ENVT) pour y recevoir des soins spécialisés. Les radiographies ont confirmé les blessures infligées par des tirs.
Persécutés par ignorance
"Les tirs ou autres actes de malveillance tels que l’empoisonnement volontaire et le piégeage sont trop souvent identifiés comme responsables de la mortalité du Milan royal et portent atteinte à ses populations concentrées essentiellement dans sept pays européens, dont la France. Ces oiseaux sont surtout persécutés par ignorance" expliquent les associations.
En mai 2022, l'ENVT avait déjà pris en charge un Milan royal retrouvé blessé sur le bord de la route comme le rappelle cette publication Facebook.
150 000 euros d’amende et trois ans d’emprisonnement
Mais les tirs ne sont pas les seuls responsables de la mortalité de ces rapaces : "L’utilisation de produits chimiques, en particulier dans la lutte contre certains ravageurs de culture, a des conséquences irréversibles sur la faune sauvage et l’environnement, notamment sur les prédateurs tels que le milan. L’empoisonnement constitue ainsi la première cause de mortalité directe chez cette espèce."
Voir cette publication sur Instagram
Les rapaces jouent pourtant un rôle essentiel dans "l’équilibre des écosystèmes naturels".
La criminalité liée à la faune sauvage constitue la seconde menace la plus importante pour la biodiversité, après la dégradation des habitats. Tout auteur d’acte de malveillance ou de non-respect de l’utilisation de certaines substances chimiques, générant une atteinte à la conservation des espèces protégées, encoure une peine de 150 000 euros d’amende et trois ans d’emprisonnement.