Une robe de Beyoncé sort de l'atelier d'une créatrice... de l'Ariège, « c’est improbable et assez fou »

Le secret derrière l’une des robes de la "Queen" de la pop, Beyoncé, se trouve dans l’Ariège. Laurentine Périlhou, artisane spécialisée dans le macramé, en est l'heureuse créatrice. Elle nous raconte les coulisses de cette confection.

« C’est improbable et assez fou ». Laurentine Périlhou n’en revient toujours pas. La créatrice artisane ariègeoise, spécialisée dans le macramé, a réalisé une robe pour la superstar Beyoncé, dans le cadre de la collection Renaissance Couture, fruit de sa collaboration avec le directeur artistique de Balmain, Olivier Rousteing. Dévoilée en mars 2023, la collection compte seize pièces, chacune inspirée d’une chanson du septième album solo de la chanteuse, Renaissance, sorti en juillet 2022.

« J’ai confectionné la robe inspirée de la chanson ‘Energy’ », explique Laurentine Périlhou. C’est Eddy Anemian, responsable couture chez Balmain, qui s’adresse à elle pour lui proposer le projet. « Il connaissait mon travail depuis pas mal de temps. » La créatrice accepte tout de suite : « Travailler pour les maisons de haute-couture n’est pas une fin en soi, mais là, je ne pouvais évidemment pas refuser. »

Un travail colossal

Le chrono est lancé. « Entre le moment où l’on savait exactement ce qu’on devait faire, et le moment où la robe est partie aux États-Unis, il s’est passé deux semaines. » Après 450 heures de travail acharné, la robe est enfin prête. « On est sur une pièce d’exception qui a dû être réalisée en un temps record », souligne Laurentine Périlhou. Dans son atelier ariégeois, le défi est relevé.

« Olivier Rousteing voulait quelque chose de très brillant, qui reste précieux ». La créatrice propose alors un mélange de soie, de viscose et de vinyle. Tout est réalisé sans aiguille, crochet ou machine, « c’est juste la main, le fil et une succession de nœuds » qui mettent en forme la création.

Une compétence rare

Laurentine Perilhou est habituée à collaborer avec des maisons de luxe. Dior, Hermès, Lanvin… Le premier qui la repère, c’est Jean-Paul Gautier. En 2011, l’équipe du couturier tombe sur les créations de la jeune femme, qui avait lancé sa marque de bijoux haut de gamme LauClem. Des pierres serties dans du macramé. « Je revenais d’un voyage en Amérique Latine, où j’avais découvert cette technique par hasard, un artisan m’avait enseigné les bases ». Elle développe sa pratique, cherchant toujours à aller plus loin.

En poussant les portes du monde de la mode, elle constate : « Dans les maisons de haute-couture, le macramé n’était pas connu à sa juste valeur. On n’était pas du tout sur des choses raffinées et précieuses ». C’est sur ce créneau qu’elle trouve sa place. Mais pas seulement. « Là, je reviens du salon Révélations, qui a eu lieu à Paris la semaine dernière ». À cette Biennale internationale des métiers d’art et de création, elle présente une nouvelle œuvre, très grand format, qui appartient à l’univers de la décoration d’intérieur.

Un projet « très marquant »

« Je suis la seule en France à avoir un atelier de macramé destiné aux projets d’exception », souligne Laurentine Perilhou. Si la collaboration avec Balmain pour Beyoncé est un projet « très marquant dans une carrière », elle assure que « toutes les collaborations sont spéciales. Ça me permet de plonger dans des univers artistiques où je ne serai pas forcément allée. C’est enrichissant ».

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