Championne olympique de ski de bosses aux Jeux de Pyeongchang en Corée du Sud, dans "Road to Beijing", Perrine Laffont revient sur son envie d'arrêter la compétition, la pression ressentie après son titre, et son ambition retrouvée.
Un chemin sinueux vers les prochains Jeux Olympiques, rien d'étonnant pour la dernière championne en titre de ski de bosses, Perrine Laffont. Pourtant, il n'est pas question ici de sa discipline, mais plutôt du passage à vide traversé par l'Ariégeoise. Sacrée championne olympique en 2018 à Pyeongchang en Corée du Sud à seulement 20 ans, la jeune sportive se confie aujourd'hui dans un court-métrage publié sur YouTube sur la pression ressentie après l'obtention de son titre. Un poids si lourd à porter, qu'elle a pensé mettre un terme à sa carrière.
Dans "Road to Beijing", l'athlète de haut-niveau retrace tous les moments vécus après l'obtention du titre, et explique comment lui est revenu l'envie de participer aux futurs Jeux d'hiver de Pékin en 2022.
De la pression ressentie à la perte de motivation, en secret Perrine Laffont avait progressivement perdu la flamme, et à la joie de l'or olympique s'est substituée un désamour de son sport.
Le poids de l'or olympique
"Je suis passée par des moments difficiles, où j'ai voulu arrêter le ski", nous confie-t-elle. "C'était un passage assez compliqué et à l'époque, je ne voulais pas que ça se sache". Désormais plus solide et sereine, Perrine Laffont prend la parole sur ces deux années d'errance dans l'espoir d'aider les autres.
"Beaucoup de choses me sont arrivées après les Jeux. J'étais jeune, on ne m'avait pas appris à gérer tout ce qui allait suivre". Autour du cou de Perrine Laffont, sa médaille d'or olympique devient vite pesante et ses performances, encore plus scrutées. "Tout le monde m'attendait au tournant, c'était lourd à porter", se souvient-elle.
Prendre la parole sur la santé mentale des sportifs
"Avec ce qui s'est passé cet été avec Simone Biles et Naomi Osaka [aux Jeux olympiques de Tokyo, où les deux athlètes ont partagé leur besoin de prendre soin de leur santé mentale, face à la pression ressentie NDLR], les gens doivent prendre conscience que ce n'est pas facile" détaille l'Ariégeoise.
C'est donc avec son ami d'enfance Benoît Canal et sa boîte de production Acrofilm basée à Tarascon-sur-Ariège, que la jeune femme a souhaité partager son histoire. "C'est important d'expliquer que dans la carrière d'un athlète de haut-niveau les résultats ont l'air beaux, mais tout n'est pas rose dans les coulisses" soutient la skieuse.
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"On a tout fait à deux, et on a eu besoin de quatre jours pour tourner les images" explique Benoît Canal. "L'idée était claire dans sa tête, c'était limpide ". En octobre dernier le film a été présenté au High Five Festival, festival alternatif du monde du ski, et a reçu une pluie d'applaudissements.
Les réactions positives du public
Dans un tweet publié jeudi 8 novembre, la sportive a dévoilé au grand jour son projet. Sur les réseaux sociaux aussi, Perrine Laffont a reçu de nombreux messages d'encouragement et de soutien. Devant la vidéo, certains disent même ressentir des "frissons".
Des retours qui réchauffent le cœur de l'athlète. "Je suis super contente, j'avais la pression !" lâche-t-elle, le sourire dans la voix. "Les gens le trouvent même trop court".
La flamme retrouvée, Perrine Laffont se prépare aujourd'hui avec assiduité pour la Coupe du Monde de Ruka en Finlande qui aura lieu le mois prochain. La championne se sent prête à attaquer la saison olympique et veut décrocher son billet pour Pékin 2022 avec un objectif : toujours prendre plaisir à skier.