Deux passionnés de montagne et de vie sauvage ont réussi à capter des images impressionnantes d'ours grâce à plusieurs petites caméras infrarouges disposées au coeur des Pyrénées ariégeoises, en septembre 2020
Nous sommes "quelque part, au pays de l'ours...". Sur cette vidéo de plus de 7 minutes, les images sont en noir et blanc, prises par des caméras infrarouges à plusieurs jours d'intervalle. Et elles sont captivantes à plus d'un titre. On y voit, filmé à plusieurs reprises, en plan large ou en gros plan très serré, un ours surpris en pleine balade. Il se dresse sur ses pattes arrière pour se frotter vigoureusement à l'écorce d'un arbre. Quelques jours plus tard, il revient faire les yeux doux à l'objectif, et vient presque lécher l' "oeil"qui l'observe...
Une expédition de chasseur d'images bien préparée
A l'origine de ces captures d'images publiées ce week-end sur les réseaux sociaux, deux passionnés de montagne et de vie sauvage, Antoine Vaillant et Nicolas Moreno. L'un travaille dans le domaine de la culture scientifique, à Toulouse. L'autre est arboriste-grimpeur dans le Jura. Accompagnés de leurs fils, ils ont imaginé cette "expédition" pyrénéenne, début septembre, dans le but de ramener dans leur filet les images de cet ours dont ils défendent la cause.On a épluché les rapports annuels du "Résau Ours Brun", on a effectué plusieurs repérages, pour voir des empreintes, des crottes, des poils, et et on a ciblé un endroit précis dans les Pyrénées ariégeoises pour fixer ces caméras qui se déclenchent lorsqu'elles décèlent une présence.
8 caméras dispersées sur le territoire de l'ours
Sur les 8 caméras dispersées début septembre sur le territoire ariégeois ciblé, 5 se sont déclenchées à plusieurs reprises en décelant une présence. En les récupérant un mois après leurs poses, les "piégeurs" ont découvert au milieu des images de biches, de sangliers, de brebis ou de randonneurs, celles tant convoitées d'ours pyrénéens en vadrouille.On suppose, en regardant les images, qu'un des ours serait Pépite, le descendant de Hvala et Pyros. On pense le reconnaître grâce à ses tâches blanches au niveau des épaules, mais ce ne sont que des suppositions. Il y aurait un deuxième ours, mais non identifié. Nous avons aussi fait des prélèvements de poils sur place, avec gants, masque et pince à épiler, tout a été envoyé au Réseau Ours Brun pour analyse.
Pour Antoine Vaillant et les autres membres de cette "expédition", le but, plus qu'atteint, était de ramener des images d'ours, mais en filigrane l'objectif était aussi selon lui, de "rappeler que cet animal fait partie de la culture pyrénéenne, qu'il est un symbole de la bio-diversité et de la vie sauvage qu'il faut absolument préserver".