Parmi les subventions allouées en 2011 par le député Laurent Fabius au titre de la "réserve parlementaire", certaines étaient destinées au Carla-Bayle, village ariégeois où le désormais ministre des affaires étrangères possède une résidence secondaire. Rien d'illégal cependant.
Selon le document du ministère de l'Intérieur sur la liste des subventions allouées par les députés au titre de la réserve parlementaire en 2011, l'actuel ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a versé au village ariégeois du Carla-Bayle deux subventions, pour un total de 50 000 euros. Soit le quart de sa réserve parlementaire. Une enveloppe légale mais opaque.
Résidence secondaire
Laurent Fabius, élu de Seine-Maritime, connaît bien l'endroit. Il y possède depuis le début des années 2000 une résidence secondaire, évaluée lors de sa déclaration de patrimoine en 2013 à 680 000 euros. Jean-Luc Couret, le maire de la commune, interrogé par FranceTVinfo, se souvient de l'arrivée de l'ancien Premier ministre. "Il avait vendu sa maison secondaire dans le Gers. Il cherchait une résidence secondaire en Ariège, plutôt dans un village qu'à l'extérieur pour des raisons de sécurité, et avec une belle vue sur les Pyrénées, Un samedi matin, il a débarqué à Carla, on a discuté et il a acheté" quelques jours plus tard.Une commune "pauvre"
Interrogé sur les subventions de 2011, ce soutien de Laurent Fabius pour la présidentielle de 2007 confirme et indique "qu'il y en a eu d'autres" les années précédentes, sans donner plus de détails. C'est lui qui est allé solliciter l'ex-Premier ministre. "Chaque parlementaire a son secteur, et comme je n'ai pas de parlementaire dans mon secteur direct, je n'y arrivais pas", justifie-t-il aujourd'hui. Et d'expliquer qu'"autant le financement des chemins, c'est simple, autant on a du mal à se faire financer quand on sort un peu des clous".Contacté, le cabinet du ministre répond que ce dernier a simplement joué les bons samaritains. "A la demande du maire de cette commune pauvre, ces subventions ont aidé au financement d'équipements ou d'aménagements municipaux", explique-t-on.