Le nombre de loups tués dans le cadre de dérogations s'est élevé à 17 en un an, un chiffre en augmentation, et les conditions pour autoriser les tirs vont être assouplies, a-t-on appris, auprès du ministère de l'Ecologie. Le projet fixe à 36 le nombre de "prélèvements" par an au maximum, en France.
"Entre juillet 2014 et aujourd'hui, le nombre de loups prélevés a été de 17, soit un chiffre plus élevé que les années précédentes", a-t-on indiqué, en partie grâce aux tirs autorisés dans des battues de chasseurs dans des zones très touchées par des attaques sur des troupeaux.
En 2011 et 2012, le nombre de loups tués avait été de 3, puis de 8 en 2013.
Les comptages sont toujours faits sur un an à partir du mois de juillet.
Le plafond autorisé par le gouvernement était de 24 cette année, avec une possibilité d'aller jusqu'à 36 animaux. Les autorisations de tirs sont données localement par les préfets.
Dans un projet de nouvel arrêté préparé conjointement par les ministères de l'Agriculture et de l'Ecologie, le gouvernement fixe à 36 le nombre de loups qui pourront être "prélevés", cette année, dans le cadre de la protection des troupeaux.
Un assouplissement des conditions pour autoriser des tirs est aussi prévu, indique le ministère de l'Ecologie.
La ministre Ségolène Royal a souhaité renforcé la protection des troupeaux", a indiqué son entourage.
Deux projets d'arrêtés sont actuellement en consultation publique.
9.000 ovins attaqués pour 2,5 millions d'euros
Ce renforcement des mesures pour protéger l'élevage intervient dans un contexte de forte augmentation du nombre d'ovins victimes du prédateur en 2014.
L'an passé, plus de 9.000 ovins ont fait l'objet d'un constat d'attaque, un chiffre multiplié par trois depuis 2009. Sur ce total, 8.226 cas ont donné lieu à une indemnisation pour un total de près de 2,5 millions d'euros.
Le loup est désormais recensé dans une trentaine de départements en France, ceux concentrant le plus d'attaques étant situés dans le quart sud-est, Alpes-Maritimes, Alpes-de-Hautes-Provence, Var, Hautes-Alpes, Isère et Savoie. Mais des spécimens ont été repérés jusque dans la Marne, ainsi qu'en Lozère, dans le Gard, l'Aude et les Pyrénées-Orientales.
Le "Canis lupus" est une espèce protégée au niveau européen mais ses effectifs sont en augmentation en France où ils seraient environ 300, selon les services du ministère.
En Europe, la population est estimée à près de 12.000 individus.