Une enquête tente de déterminer les causes de l'accident du car Flixbus, dimanche sur l'autoroute A61. Selon un témoin, la conductrice se serait endormie au volant. Malgré des règles de sécurité strictes, certains chauffeurs sont tentés de prendre des risques pour respecter des horaires "ambitieux".
Les règlementations sont précises et régulièrement renforcées par les autorités françaises et européennes.
En France, un chauffeur d'autocar peut rouler 10 heures par jour maximum, avec des pauses obligatoires toutes les 4h30.
Son taux d'alcoolémie ne peut pas dépasser 0,2 gramme par litre de sang et des éthylotests anti-démarrage (EAD) sont obligatoires avant chaque trajet.
Bus et autocars sont aussi équipés de limitateurs et de ralentisseurs de vitesse et tous les 6 mois, ils passent une visite technique obligatoire dans des ateliers agréés par l’État.
Des trajets de plus en plus courts
Cependant, les temps de pause semblent de plus en plus difficiles à respecter pour les chauffeurs. En effet, les compagnies qui dominent le marché promettent des temps de trajet courts. Plus courts, si possible, que les compagnies concurrentes.Pour un trajet Bordeaux-Barcelone, le lundi 7 octobre, à des horaires similaires, par exemple, certaines compagnies proposent un trajet de 10h40, d’autres mentionnent une durée de 9h20. Les trajets rapides sont un argument de vente : le client est naturellement tenté de choisir la durée la plus courte.
Lorsqu’on leur pose la question, Flixbus nous assure pourtant :
Tous nos conducteurs doivent respecter les temps de conduite et de pause, qui sont obligatoires en Europe.
"On subit la pression des clients qui veulent arriver à l’heure"
Pour les chauffeurs, il est parfois compliqué de respecter des horaires presque intenables.A plusieurs reprises, il est aussi arrivé qu’un chauffeur, pressé de reprendre la route, oublie un ou plusieurs passagers sur une aire d’autoroute.On subit la pression des clients qui veulent arriver à l’heure, ce qui peut certainement conduire certains chauffeurs à accélérer ou à limiter les pauses au maximum. D’autant que certains sous-traitants des compagnies de bus ne rémunèrent pas les heures supplémentaires d’un chauffeur qui arriverait en retard, ce qui l’encourage à respecter la durée promise par la compagnie. - un chauffeur d'autocar.
J'étais dans le bus pour rentrer sur Paris. On s'est arrêté en aire de repos. Je suis parti m'acheter à manger. Je suis revenu : plus de bus
— petit döner (@FrenchOttoman9) January 20, 2017
Ça va vous ? Moi mon chauffeur Ouibus a oublié un passager sur une aire d’autoroute, on est en train de faire demi-tout pour le rechercher ?
— Thomy ? (@Thooomanubis) August 31, 2019
Pourtant, autocars et autobus restent des moyens de transports très sûrs selon la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV), loin devant l'automobile ou la moto.