L'abbaye de Sainte-Marie de Lagrasse est l'un des 18 sites français sélectionnés par la mission Stéphane Bern 2020 pour la sauvegarde du patrimoine en péril. Cette abbaye du 8ème siècle héberge une communauté de chanoines. Elle va bénéficier d'importants travaux de restauration.
Fondée en 779 par Charlemagne, l’abbaye Sainte-Marie de Lagrasse est l’un des monuments religieux les plus prestigieux d’Occitanie. Elle témoigne de plus 1200 ans d’histoire. Elle offre un véritable catalogue d’architectures du Xe au XVIIIe siècle et porte les traces d’un rayonnement politique et spirituel éminent.
Cette abbaye appartient à deux propriétaires distincts : le Conseil départemental de l’Aude et la SCI Abbaye de Lagrasse, qui héberge la communauté des Chanoines de la Mère de Dieu. La communauté s’est installée dans les murs abandonnés à l’usure des temps depuis la Révolution française. Elle a ainsi redonné sa vocation religieuse au lieu et entrepris le sauvetage de ce patrimoine historique.
Le Conseil départemental se réjouit de cette nomination : " Les travaux que nous devons effectuer sont évalués à 500 000 euros et donc la mission va surement nous apporter entre 200 et 300 000 euros. " poursuit l'élu.C'est toujours une très bonne nouvelle que le patrimoine bénéficie de budgets supplémentaires, nous en avons besoin !
Projet de valorisation
A la suite des travaux, l’unité et la cohérence de l’église devraient pouvoir être retrouvées, avec la suppression du mur séparatif entre les parties appartenant à chacun des deux propriétaires, celles-ci ne communiquant pas entre elles à ce jour.Par ailleurs, le site est ouvert au public par les deux propriétaires. La communauté des Chanoines poursuit ainsi sa vocation d’accueil et de refuge pour tous les publics. Le Département étudie la création d’un centre culturel : " Nous avons le projet de créer un centre de rencontre très important autour du livre, de l'écriture et de la pensée, dans le prolongement du Banquet du Livre, le tout dans un avenir très proche, dès 2021 " poursuit Hervé Baro.
Etat de péril
Dans le grand projet de relèvement de l’église qui occupe les chanoines, le clocher est une partie qui reste préoccupante et nécessite une restauration. Il se situe dans le prolongement du transept Sud aujourd’hui ouvert aux intempéries.Il s’agit de restaurer les parties du clocher endommagées par les intempéries des siècles passés (pinacles, gargouilles, sculptures), d’étanchéifier le faîte du clocher, de rétablir les étages intermédiaires écroulés et d’assurer l’écoulement des eaux de pluie sans risques supplémentaires d’infiltrations.
Le transept Nord est actuellement en état d’urgence sanitaire et son arc a du être étayé. Une restauration s’impose rapidement. Elle permettra la restitution de la cohérence architecturale de l’église.
Les dotations accordées à ces 18 sites emblématiques seront annoncées lors des prochaines Journées européennes du patrimoine les 19 et 20 septembre 2020.