Dans l'Aude, une quinzaine de viticulteurs lancent une action en justice contre France Agrimer. Cet organisme chargé de distribuer des primes européennes ne les aurait pas informés de la disparition de certaines aides.
A Armissan, dans l'Aude, cette jeune vigne a été plantée en 2018 et cela n'a pas été une mince affaire ! C'était une parcelle de garrigue, qui a nécessité de lourds investissements pour pouvoir devenir cultivable.
C'est le passage d'un broyeur forestier, le passage d'un concasseur de cailloux. C'est tout un travail du sol pour pouvoir planter dans de bonnes conditions. C'est un coût énorme !
Un coût qui devait être en partie compensé par une prime européenne d'un montant de 8 000 euros par hectare. Mais problème, au moment de planter, Arnaud Arquié le viticulteur, s'aperçoit qu'il n'a en fait plus le droit à cette aide depuis deux ans. Du coup, pour ne pas perdre son investissement, ce jeune agriculteur a préféré arracher les vignes d'une autre de ses parcelles, un peu plus bas dans la plaine.
J'ai sacrifié cette terre-là, j'ai été spolié de primes et de droits de plantation pour ma défriche. Et aujourd'hui, je me retrouve avec un champ que je ne peux pas replanter !
Arnaud Arquié chiffre son manque à gagner à 28 000 euros au moins. Une situation qui n'est pas isolée. Dans l'Aude, au moins une quinzaine de viticulteurs auraient découvert l'arrêt de cette prime tardivement.
Ils mettent en cause France Agrimer. Cet établissement qui réunit service de l'Etat et représentants des filières agricoles, est notamment chargé de distribuer certaines aides et primes européennes, dans le cadre de la politique Agricole Commune. L'organisme chargé de distribuer ces aides ne les aurait pas informés des changements.
En tant que responsable professionnel, je n'étais pas au courant ! Donc, nous n'avons pas pu informer nos adhérents et nous aurions pu tous nous faire prendre de la même manière. Du coup, des adhérents ont planté, croyant qu'ils allaient avoir cette aide à la replantation et au final cet argent est reparti dans les caisses à Bruxelles.
Les 15 viticulteurs ont saisi le Tribunal administratif de Montpellier. Ils estiment le manque à gagner, sur le département de l'Aude, à plus d 1 million 800 mille euros.