Installée le 10 septembre dernier à Gruissan dans l'Aude, la stèle à la mémoire des migrants noyés en Méditerranée a été détruite mardi 28 septembre. La mairie, qui n'avait pas donné son accord pour le projet, regrette ce saccage et cet acte de vandalisme.
Elle aura tenu 20 petits jours. La stèle installée le 10 septembre sur le chemin de Notre-Dame des Auzils à Gruissan dans l'Aude, en hommage aux migrants disparus en Méditerranée a été saccagée, ce mardi 28 septembre. Elle a été coupée en deux.
"On le regrette, mais pour nous c'est la conséquence logique de cette implantation sauvage. C'était le risque", réagit Nicolas Vitosky, le directeur de cabinet du maire. Nous ne sommes pas parvenus à joindre SOS Méditerranée, La Cimade et autres associations et collectifs pro-migrants.
Polémique lors de son installation
Le monument avait été dévoilé en ouverture de la 5e édition du Festival des luttes populaires d'Armissan dans l'Aude par des membres de différents associations et collectifs : Mutvitz, la Cimade, le Comité inter-mouvements auprès des évacués... Les mots "A la mémoire des milliers de migrants, hommes, femmes, enfants, disparus en Méditerranée au cours du XXIe siècle" y étaient inscrits.
Dans la foulée, une polémique était née. La mairie de Gruissan avait appris cette installation par surprise en consultant le programme de ce festival. "On a senti des tensions dans le village", relate Nicolas Vitosky.
Dans un communiqué, la section narbonnaise de la Ligue des droits de l'homme (LDH) avait noté que "les organisateurs se sont appropriés un projet que nous préparons avec la ville de Gruissan depuis maintenant deux ans", "tout en se félicitant de l'idée générale".
L'organisation dit avoir proposé en 2019 "d'ériger un monument à la mémoire des migrants morts en Méditerranée sur la montée des Auzils". Une idée approuvée par la mairie, mais pas l'emplacement, le chemin des Auzils étant un monument classé historique, propriété du Conservatoire du littoral.
Un appel à projets pour la future stèle
Après le saccage de cette stèle, le directeur de cabinet du maire fait part de ses regrets : "Que 15 jours après son installation, elle se retrouve détruite... L'effet est dévastateur pour notre projet.".
La mairie va rencontrer, à la mi-octobre, la Ligue des droits de l'homme. Et dérouler son calendrier sur le sujet : une exposition pour SOS Méditerranée en décembre, des opérations de sensibilisation dans les écoles et le lancement d'un appel à projets qui serait un concours d'artiste pour l'érection de cette stèle en hommage aux migrants.
Elle pourrait bien, dans quelques mois, faire son apparition au dessus de l'église Notre-Dame de l'Assomption de Gruissan, non loin du célèbre château...