La cour des comptes a rendu public lundi son premier rapport sur les finances des collectivités locales. Vu la crise économique et l'endettement de l'Etat, elles sont priées de se serrer la ceinture. En particulier des villes comme Narbonne, Carcassonne et Béziers.
La Cour des comptes a passé à la loupe les dépenses des collectivités locales et recommande leur "freinage" dans son premier rapport annuel consacré aux finances publiques locales, publié lundi.
Si "la situation financière d'ensemble des collectivités territoriales est globalement saine", selon la Cour, "le freinage de la dépense locale est une nécessité", a déclaré Didier Migaud, son Premier président, en présentant le rapport à la presse. "Les collectivités doivent, comme chaque acteur public, apporter leur contribution au redressement des comptes publics", a-t-il martelé.
Les magistrats épinglent en particulier les dépenses des communes et intercommunalités, estimant que les départements qui ont charge notamment le RSA (Revenu de Solidarité active) sont dans une situation plus difficile que les communes et les régions.
La Cour a particulièrement étudié les dépenses en personnel qui représentent environ 35% des dépenses de fonctionnement (plus de 50% pour les communes). Béziers, où "une demi-journée de repos est accordée chaque semaine à tous les agents", est notamment citée. Les magistrats préconisent de mieux maîtriser "les avancements et la gestion du temps de travail", mais aussi "la mise en commun des moyens entre collectivités" et "une meilleure gestion du patrimoine", en particulier immobilier.
Comme à l'agglo de Béziers, au conseil général de l'Aude, et dans celui du Gard, les magistrats observent que le personnel est largement en dessous de la durée légale du temps de travail. Dans le même temps, la masse salariale ne cesse d'augmenter. Le rapport cite Carcassonne : à la mairie, le personnel a augmenté de 11% alors que l'agglo multipliait ses effectifs par trois.
Le rapport admet que les collectivités qui assurent plus de 70% de l'investissement public "sont peu endettées" avec une dette publique de 174 milliards d'euro en 2012, soit 9,5% seulement de l'endettement public.