200 hectares, 500 millions d'euros d'investissements, 3 millions de visiteurs par an : à Douzens (Aude), le maire veut faire fructifier l'héritage Cathare et Templier. Son idée ? Un gigantesque parc à thème, avec attractions, spectacles et complexe touristique. Le projet doit être dévoilé mercredi.
Cathares et Templiers : on n'a jamais trouvé trace du trésor des seconds mais l'histoire de ces communautés est devenue une mine d'or touristique, notamment dans l'Aude. Un filon que le maire de Douzens entend maintenant faire fructifier. Son idée : construire un gigantesque parc à thème entouré d'un vaste complexe touristique, à l'instar du Puy du Fou.
De l'argent saoudien pour mettre en scène le trésor des Templiers ?
Vous avez dit hérésie ? Philippe Rappeneau affirme que le financement serait presque bouclé. Cette semaine, nos confrères de la Dépêche du Midi faisaient état d'un investissement de 520 millions d'euros de la part d'un fonds d'investissement saoudien. On en saura sans doute plus mercredi, date à laquelle l'édile de Douzens et président de la communauté de communes du Piémont d'Alaric a prévu de rendre public son projet.
Un projet très ambitieux
Encore faudra-t-il convaincre les propriétaires privés de céder leurs terrains. Car ce parc à thème médiéval devrait s'étendre sur 200 hectares, incluant attractions et spectacles, mais aussi 2 hôtels trois et cinq étoiles, ainsi qu'un golf de 9 trous, voire une université de la vigne et du vin. A des années lumières, donc, de la sobriété cathare. L'heure est désormais à la ferveur économique : on parle de 1000 emplois permanents et de 1000 autres postes de saisonniers dès l'ouverture, soit d'ici 5 ans. Philippe Rappeneau table sur 3 ans de démarches administratives et 2 ans de travaux. Il avance déjà le chiffre de 3 millions de visiteurs par an, ce qui placerait le projet au 9ème rang européen.
Les chevaliers cathares sauveurs de l'économie audoise ?
Prudente, la préfecture de l'Aude précise qu'aucun dossier administratif n'a encore été déposé, même si le maire a été reçu le mois dernier. Un maire qui refuse que des fonds publics soient engagés dans ce projet de parc à thème cathare, dans un département qu'il qualifie de "très rural et 2ème plus pauvre de France après la Seine-Saint-Denis". Un département de l'Aude dont il se voit déjà le sauveur, se qualifiant lui-même de "facilitateur" : "J'ai, entre guillemets, vendu mon territoire", dit-il. L'Histoire dira s'il a eu raison.