Au 5e jour de mobilisation, une partie des "gilets jaunes" reste très active. Parmi eux, un couple militant de la cause, résidant à Trèbes, près de Carcassonne dans l'Aude. Tous deux travaillent mais font extrêmement attention à leurs dépenses. Nous sommes allés à leur rencontre, témoignage.
Kevin et Charlène travaillent tous les deux. Lui est mécanicien dans un garage et elle, coiffeuse.
Ils gagnent chacun l'équivalent d'un SMIC, soit 1.200 euros par mois et leurs deux salaires couvrent tout juste leurs charges. Leurs loisirs sont réduits au strict minimum.
Tu travailles pour te faire à manger... et tu dors pour retourner travailler... et puis tu travailles pour essayer de vivre un peu décemment. Ca ne change pas, c'est toujours pareil, ça fait des années que cela dure et c'est de pire en pire.
Il y a six mois, le jeune couple a fait construire une maison. Pour ne pas trop dépenser, ils finissent les travaux eux-mêmes.
Si j'avais les moyens, je ferais travailler des entreprises au lieu de tuer ma santé à faire les travaux moi même. Mais c'est impossible, trop cher.
Depuis le début de la mobilisation des "gilets jaunes", Kevin participe au mouvement uniquement sur son temps libre. Charlène, elle, a mis son activité professionnelle entre parenthèses pour s'inscrire dans le combat.
Cette nuit encore, la jeune femme restera sur le point de blocage de Carcassonne, déterminée à ne pas baisser les bras.
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