Capable de transporter un passager à l'abri de la pluie tout en faisant du sport et des économies d'énergie, le Sorean concurrence le vélo et la voiture électriques sur les trajets du quotidien. Le 1er février au départ d'Arzens (11), un vélo reporter s'est lancé dans un tour de France pour promouvoir l'intérêt de ce véhicule hybride.
Limiter son empreinte carbone sans trop décélérer, exercer une activité physique sans trop se mouiller... Le Soran pourrait être une solution de compromis pour les déplacements courts de demain.
Inventé et conçu à Arzens, dans l'Aude, ce véhicule hybride - à mi-chemin entre le vélo et la voiture électriques - devrait être commercialisé en 2025.
En attendant, son prototype est parti pour un tour de France, le 1er février. Au guidon (ou au volant) : le vélo reporter Jérôme Zindy, déterminé à faire voir le Sorean comme “le chaînon manquant de la mobilité douce".
Un vélo augmenté pour les besoins du quotidien
Réponse à un appel à projet lancé par une association aveyronnaise en 2019, le Sorean est né dans l'atelier audois de QBX Cycles, à Arzens. Son concepteur, Hugues Escarguel, a déjà inventé le quad bike en 1999, un véhicule sur quatre roues à guidon modulable pour des balades à sensations sur les reliefs de la région.
En 2019, le fabricant était cette fois-ci séduit par l'idée de "concevoir un produit qui répond à un besoin du quotidien". C'est bien l'ambition du Sorean : une alternative au vélo et à la voiture sur des trajets journaliers, de 0 à 60 km.
Le véhicule avance grâce à une batterie autonome sur 80 km et alimentée par le pédalage de son conducteur. Parce qu'il atteint 45 km à l'heure, permet de transporter un passager et protège des intempéries comme du chaud grâce à son habitacle en fibre de lin et en tissu acrylique, le Sorean est en ce sens "un vélo augmenté".
Le bénéfice de pratiquer une activité sportive
Des voitures, il se démarque par sa légèreté (120 kg) et son bilan carbone. Ce véhicule hybride n'émet en effet pas de gaz à effet de serre tandis qu'il consomme 10 à 15 fois moins d'énergie qu'une voiture électrique, explique son concepteur au micro de Héric Henry.
Hugues Escarguel dit emmener sa fille au lycée à bord du Sorean, "en 20 minutes au lieu de 30 en voiture".
La perte de temps est assez négligeable par rapport au bénéfice de pratiquer une activité sportive. Il faut avoir roulé avec pour comprendre tout l'intérêt du Soreal.
Hugues Escarguel, fabricant de véhicules hybrides
Tour de France en Sorean
L'essayer, ce fut aussi l'adopter pour Jérôme Zindy. Le 1er février, le vélo reporter a quitté Arzens au volant du Sorean pour un tour de France "eXtrême défi", imaginé par l'agence de la transition écologique (Ademe).
"L'idée, c'est de parcourir 3000 km en deux mois pour rencontrer les acteurs du véhicule intermédiaire", explique celui qui se trouve actuellement à Millau avant d'entamer une courbe vers Toulouse.
Sur sa route, Jérôme Zindy veut croiser des constructeurs, des citoyens prêts à expérimenter le véhicule et les différents acteurs du territoire afin de réfléchir à la manière d'"insérer le Sorean sur les infrastructures actuelles".
Horizon 2035
Une innovation qui répond aussi aux décisions de Bruxelles en matière de mobilités. En 2035, la vente de véhicules thermiques neufs ne sera plus autorisée au sein de l'Union Européenne.
Pour l'instant au stade de prototype, le Sorean devrait idéalement être homologué à la fin de l'année 2024, pour une commercialisation prévue en 2025.
Si Hugues Escarguel envisage de sous traiter sa fabrication ailleurs, "en France ou en Europe mais pas au-delà", il tient en revanche à ce que le savoir-faire de son assemblage reste entre les mains d'une entreprise audoise.